(Reuters) - Les Bourses américaines poursuivent leur rebond jeudi à l'ouverture après une révision à la hausse de la croissance américaine au deuxième trimestre et au lendemain de déclarations d'un responsable de la Réserve fédérale suggérant qu'un relèvement des taux d'intérêt dès le mois de septembre était désormais peu probable.
Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a progressé de 3,7% en rythme annualisé, selon la deuxième estimation publiée jeudi par le département du Commerce. Une première estimation faisait état d'une croissance de 2,3% et les économistes interrogés par Reuters s'attendaient en moyenne à une croissance révisée à +3,2%.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont baissé plus que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis, ce qui confirme le raffermissement du marché du travail.
L'indice Dow Jones gagne 206,91 points, soit 1,27%, à 16.492,42 points dans les premiers échanges. Le Standard & Poor's 500, plus large, progresse de 1,21% à 1.964,03 et le Nasdaq Composite prend 1,4% à 4.763,46.
L'indice du dollar contre les devises des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis a accentué sa progression après les chiffres du PIB et le rendement des Treasuries s'est tendu.
Le pétrole est en hausse de plus de 4% avec le retour de l'appétit pour les actifs risqués et une baisse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis.
"En dépit des bons chiffres du PIB publiés aujourd'hui, (une hausse des taux par la Fed en) septembre n'est largement plus d'actualité en raison des turbulences (sur les marchés) que nous avons connu au cours de la semaine écoulée", a toutefois déclaré Scott Brown, économiste chez Raymond James.
Les récents indicateurs publiés "laissent certainement ouverte la possibilité d'une hausse des taux cette année."
Le président de la Fed de New York, William Dudley a estimé mercredi qu'une hausse des taux en septembre semblait moins s'imposer qu'il y a quelques semaines après les turbulences récentes sur les marchés financiers qui ont accru les risques pour l'économie américaine.
La Fed, dont le comité de politique monétaire se réunit les 16 et 17 septembre, a dit qu'elle ne relèverait ses taux que lorsqu'elle constaterait une reprise durable de l'économie américaine.
La présidente de la Réserve fédérale de Kansas City, Esther George, a dit jeudi à CNBC que si la volatilité des marchés compliquait la question de la hausse des taux, l'économie américaine était suffisamment solide pour supporter un relèvement et que le processus de normalisation des taux devait commencer.
Les investisseurs vont rester particulièrement attentifs aux déclarations des responsables monétaires dans le cadre du traditionnel rendez-vous estival des banquiers centraux de Jackson Hole qui débute ce jeudi.
Aux valeurs, Apple (NASDAQ:AAPL), pénalisé au cours des dernières séances en raison d'inquiétudes sur la demande pour ses iPhone en Chine, se reprend et gagne près de 1,8% à 111,65 dollars.
En revanche, Tiffany cède plus de 3,6% à 82,01 dollars après avoir dit s'attendre à un recul de ses bénéfices annuels en raison notamment de ventes plus faibles qu'attendu au deuxième trimestre du fait de la vigueur du dollar.
St Jude Medical, qui avait pris jusqu'à 15% dans les transactions avant-Bourse sur une information du Financial Times affirmant qu'Abbott préparait une offre de 25 milliards de dollars en vue de le racheter, ne gagne plus que 4,3% dans les premiers échanges après un démenti du laboratoire américain.
(Tanya Agrawal; Marc Joanny pour le service français, édité par Patrick Vignal)