MADRID (Reuters) - Le gouvernement espagnol a promis jeudi de renforcer la protection policière des femmes victimes de violences conjugales après une hausse record de féminicides en décembre.
Au moins neuf femmes ont été tuées par leur conjoint en décembre, ce qui en fait déjà le mois le plus meurtrier de l'année en termes de violences conjugales.
"Le temps est venu de dire 'ça suffit!'", a déclaré aux journalistes le ministre de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l'issue d'une réunion avec de hauts responsables de la sécurité. "Je veux exprimer le profond sentiment de frustration que chaque meurtre sexiste provoque en nous."
Le ministre a déclaré que quatre autres décès survenus ces dernières 24 heures, possiblement des féminicides présumés, étaient en cours d'investigation. Si la qualification est retenue, le nombre total de féminicides en 2022 s'élèverait à 50, contre 48 en 2021.
Selon les données du ministère de l'Égalité, l'Espagne a été le théâtre de 1.179 féminicides depuis 2003. L'année 2008 est pour l'heure la plus meurtrière avec 76 décès.
Le ministère de l'Intérieur a envoyé des notes demandant à tous les services de police de renforcer leurs efforts de vigilance et de protection, a dit Fernando Grande-Marlaska. Le ministre a également exhorté les habitants à signaler tout acte suspect.
Au moins 31.161 femmes sont enregistrées dans le système de surveillance globale des violences sexistes, dont 723 sont considérées à risque extrême ou élevé et bénéficient d'une protection renforcée.
"Mettre fin aux violences sexistes, cela nous concerne tous. Il est essentiel d'agir ensemble, en tant que société, pour mettre fin à ce fléau", a écrit le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, sur Twitter (NYSE:TWTR).
(Reportage David Latona ; version française Lina Golovnya, édité par Sophie Louet)