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Trois Kurdes abattus en plein Paris, un acte de nature raciste suspecté

Publié le 23/12/2022 13:09
© Reuters. Un drapeau français flotte au-dessus de l'horizon alors que la Tour Eiffel et les toits sont vus à Paris, France. /Photo prise le 30 mars 2016/REUTERS/Benoit Tessier
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par Juliette Jabkhiro

PARIS (Reuters) - Trois personnes ont été tuées et trois autres blessées, dont une est en urgence absolue, après une fusillade qui a éclaté en fin de matinée vendredi devant un centre culturel kurde situé dans le 10ème arrondissement de Paris.

Le mobile de l'auteur présumé, un homme de nationalité française âgé de 69 ans, déjà condamné à deux reprises pour détention prohibée d'armes et pour violence avec armes, et mis en examen dans une autre affaire d'agression, n'a pas encore été clairement établi même si le caractère raciste de son geste ne semble guère faire de doute.

Ses trois victimes - une femme et deux hommes -, abattues avec une arme de poing, sont d'origine kurde, ont indiqué les autorités et un responsable communautaire kurde.

"Le tireur a manifestement voulu s'en prendre à des étrangers", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui s'est rendu sur place, rue d'Enghien, dans l'après-midi.

L'homme, qui a "manifestement agi seul", "n'était pas fiché comme étant quelqu'un d'ultra-droite ou extrémiste qui participerait à des organisations illicites", a ajouté le ministre.

Cet ancien conducteur de train à la retraite est en revanche bien connu de la justice, après avoir été condamné en 2017 à six mois de prison avec sursis pour détention d'arme prohibée, et en juin dernier à un an de prison "pour des faits de violences avec arme commis en 2016", a indiqué la procureure de la République dans un communiqué.

Il est en outre mis en examen depuis le 13 décembre 2021 pour des chefs de "violences avec arme, avec préméditation et à caractère raciste" après avoir blessé à l'arme blanche deux réfugiés soudanais dans un camp de migrants à Paris. Placé en détention provisoire dans cette affaire, il avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire le 12 décembre, a précisé le parquet.

COLÈRE DE LA COMMUNAUTÉ KURDE

Gérald Darmanin a demandé aux forces de l'ordre de "protéger particulièrement (...) les lieux où se réunissent la communauté kurde", qui s'apprêtait à commémorer le triple meurtre de trois dirigeantes kurdes il y a dix ans à Paris.

Le président Emmanuel Macron et la Première ministre Elisabeth Borne ont dénoncé sur Twitter (NYSE:TWTR) une "odieuse attaque" contre les "Kurdes de France".

Peu après l'intervention de Gérald Darmanin devant la presse, des échauffourées ont éclaté à proximité des lieux de la fusillade. Selon un journaliste de Reuters présent sur place, des membres de la communauté kurde ont lancé des projectiles vers les forces de l'ordre qui ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogène.

Cinq policiers ont été blessés et une personne interpellée, ont indiqué les autorités.

La tension était toujours vive en fin de journée dans le quartier, où des centaines de Kurdes étaient rassemblés, certains lançant des slogans contre le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont les services de sécurité avaient été pointés du doigt après l'attentat contre le centre culturel kurde de Paris en janvier 2013.

"Il est inadmissible que le caractère terroriste de cette attaque ne soit pas retenu", a déclaré Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique des Kurdes de France (CDKF), pendant une conférence de presse.

Rejetant la thèse d'un acte isolé d'un militant d'extrême droite, le responsable kurde a appelé les autorités françaises à mettre fin à leur "coopération" et à leur "complaisance" envers leurs homologues turques.

"Jusqu'ici, la communauté kurde n'a jamais été ciblée par l'extrême droite, qu'est ce qui a changé?", a-t-il demandé en exigeant que "la lumière soit faite".

"IL A DIT 'JE SUIS RACISTE'"

Selon des témoins et des sources policières, l'assaillant a expliqué son geste par sa haine des étrangers.

"Je l'ai vu (...) Il a dit 'je suis raciste, j'aime pas les étrangers'", a déclaré à Reuters Mehmet Dilek, 67 ans.

Selon lui, le suspect a été désarmé par des employés d'un salon de coiffure situé en face du centre culturel kurde, qui ont profité du moment où il rechargeait son arme.

Les motifs racistes de l'attaque vont "évidemment faire partie des investigations qui viennent de débuter", a déclaré peu après la procureure de Paris, Laure Beccuau, qui s'est rendue sur place.

L'enquête a été confiée à la brigade criminelle sous les qualifications d'assassinats, tentative d'assassinats, violences volontaires avec arme et infraction à la législation sur les armes, a indiqué la procureure de Paris.

Plusieurs responsables politiques de gauche ont dénoncé sur Twitter une attaque "terroriste" et "raciste".

"La communauté kurde et, à travers elle tous les Parisiens, a été visée par ces assassinats commis par un militant d'extrême-droite", a écrit sur Twitter la maire de Paris, Anne Hidalgo.

© Reuters. La police et les pompiers sécurisent une rue après que des coups de feu ont été tirés tuant deux personnes et en blessant plusieurs dans un quartier central de Paris, en France. /Photo prise le 23 décembre 2022/REUTERS/Sarah Meyssonnier

"L'extrême-droite tue…", a accusé pour sa part le sénateur socialiste de Paris Rachid Temal.

La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, a déploré de son côté, toujours sur Twitter, un "terrible drame".

(avec la contribution de Caroline Pailliez et Myriam Rivet, rédigé par Blandine Hénault et Tangi Salaün, édité par Kate Entringer et Camille Raynaud)

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