PARIS (Reuters) - La tempête Ciaran finissait jeudi soir de s'évacuer vers le nord de la France, faisant encore souffler de fortes rafales sur le littoral de la Manche dans les Hauts-de-France, après avoir provoqué dans la nuit d'importants dégâts en Bretagne et en Normandie, ainsi que la mort de deux personnes.
Les autorités ont annoncé le décès d'un chauffeur routier dont le camion a percuté un arbre dans le département de l'Aisne, pourtant épargné par les vents les plus violents. En Normandie, un septuagénaire a succombé à une chute de son balcon en raison d'une rafale de vent, a déclaré le parquet du Havre dans un communiqué.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a par ailleurs fait état en début d'après-midi de 16 blessés, dont 7 pompiers, lors d'un point de situation.
Seuls trois départements, la Somme, le Pas-de-Calais et le Nord, étaient encore en vigilance orange pour vents violents en fin de journée, mais de nombreux départements demeuraient en vigilance jaune pour crue, inondation ou submersion, y compris sur la côte atlantique et en Corse.
Le nombre de foyers privés d'électricité a diminué, passant de 1,2 million jeudi matin à 684.000 un peu avant 19h00 (18h00 GMT), selon Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité. Les deux-tiers des foyers encore plongés dans le noir se trouvent en Bretagne, qui a connu dans la nuit des vents record, et le reste en Normandie.
Plus d'un million de personnes ont été privées de réseau mobile, a écrit sur la plateforme X (anciennement Twitter (NYSE:TWTR)) le ministre délégué au numérique, Jean-Noël Barrot.
De violentes rafales ont été enregistrées dans la nuit, notamment dans les trois départements placés en vigilance rouge (Finistère, Côtes d'Armor et Manche), a indiqué le service météorologique qui a relevé des "rafales de vent exceptionnelles sur la Bretagne" et des "records absolus" battus dans le Finistère.
Gérald Darmanin a fait état de "vents à plus de 200 km/h parfois mesurés à la Pointe du Raz", dans le Finistère.
Au plus fort de la tempête, la moitié des foyers du Finistère ont été privés d'électricité, a dit le préfet du département, Alain Espinasse, sur RTL (ETR:RRTL).
PERTURBATIONS DANS LES TRANSPORTS
Du côté des transports, des perturbations sont encore à prévoir vendredi sur certaines lignes TER en Bretagne et en Normandie, mais aussi dans le Sud-Ouest où une autre perturbation, moins puissante, est attendue dans les prochaines heures, a déclaré le ministre des Transports, Clément Beaune, lors d'une conférence de presse.
Dans le Finistère, l'interdiction générale de circulation prise tôt dans la matinée s'assouplit progressivement, indique la préfecture dans un communiqué.
"Le trafic des transports en commun (hors transports urbains) et des poids lourds (hors animaux vivants et le transport du lait) reste à ce stade interdit sur l'ensemble du territoire", a-t-elle précisé.
Le nord de l'Europe était également touché par le passage de la tempête Ciaran et ses vents violents qui ont perturbé les transports routiers, ferroviaires et aériens.
La chute d'arbres a causé la mort de deux personnes à Gand, en Belgique, et d'une autre dans le sud des Pays-Bas, ont indiqué les services d'urgence et de police locaux. Une des victimes à Gand était un enfant âgé de cinq ans, a rapporté l'agence de presse Belga.
Dans le sud de l'Angleterre, de nombreuses écoles sont restées fermées jeudi et les autorités ont exhorté les habitants à éviter de se rendre sur la côte.
La compagnie aérienne néerlandaise KLM a annoncé avoir annulé des centaines de vols depuis et à destination de l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol en raison de la tempête.
En Espagne, où des alertes rouge ont été émises par AEMET, l'institut météorologique national, dans les régions de Galice et Cantabrie, une femme a perdu la vie à Madrid en raison de chutes d'arbres.
Des dizaines de vols ont également été annulés dans plusieurs villes espagnoles, dont la capitale Madrid, a annoncé l'opérateur aéroportuaire AENA.
(Rédigé par Camille Raynaud, Zhifan Liu et Kate Entringer, avec Kate Holton à Londres, édité par Tangi Salaün)