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Vers une livraison de chars pour l'Ukraine, la pression s'accroît sur l'Allemagne

Publié le 17/01/2023 16:49
© Reuters. Le chancelier allemand Olaf Scholz tient une conférence de presse chez le fournisseur de défense Hensoldt, à Ulm, en Allemagne. /Photo prise le 16 janvier 2023/REUTERS/Leonhard Simon

par Herbert Villarrga et Tom Balmforth

DNIPRO, Ukraine/KYIV (Reuters) - L'Ukraine se rapprochait mardi d'une décision favorable concernant la livraison par ses alliés occidentaux de chars de combat susceptibles de renverser la dynamique du conflit avec la Russie alors que l'Allemagne, réticente jusqu'à présent, a indiqué que le sujet serait le premier point abordé par son nouveau ministre de la Défense.

A Dnipro, les autorités ont mis fin aux opérations de recherche et de secours dans les décombres d'un immeuble résidentiel de cette ville de l'est du pays, où au moins 44 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées samedi par un tir de missile russe.

Selon les services d'urgences, 20 personnes sont toujours portées disparues après l'attaque. Trente-neuf personnes ont été extraites des décombres et 79 autres ont été blessées.

Près de 11 mois après l'invasion de la Russie, Kyiv a exhorté les pays occidentaux à lui fournir des chars de combat qui donneraient à ses troupes la force de frappe nécessaire pour repousser les assauts russes.

Les chars de fabrication allemande Leopard - fer de lance de l'arsenal militaire en Europe - sont considérés unanimement comme le seul choix possible pour soutenir de façon massive l'Ukraine. Mais leur livraison est suspendue à l'accord de Berlin, qui tarde à donner son feu vert.

Les alliés occidentaux, qui doivent se rencontrer vendredi sur une base militaire américaine en Allemagne pour s'accorder sur un soutien militaire à l'Ukraine, font pression sur le gouvernement allemand pour qu'il lève ses objections cette semaine, ce qui constituerait un pas important dans l'aide apportée par l'Occident à Kyiv.

La décision sera le premier sujet à l'ordre du jour du nouveau ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, dont la nomination a été annoncée ce mardi en remplacement de Christine Lambrecht, qui a démissionné la veille.

"Lorsque la personne, lorsque le ministre de la Défense, sera annoncé, c'est la première question qui sera décidée concrètement", a déclaré mardi le ministre allemand de l'Économie Robert Habeck à la radio Deutschlandfunk.

Dans une première déclaration après sa nomination, Boris Pistorius, un responsable politique régional réputé proche du chancelier Olaf Scholz, n'a pas fait mention d'armes pour l'Ukraine.

"Je connais l'importance de la tâche", a-t-il dit dans un communiqué. "Il est important pour moi d'impliquer étroitement les soldats et de les emmener avec moi".

Boris Pistorius doit rencontrer jeudi le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin, à la veille de la réunion prévue entre alliés occidentaux sur la base de Ramstein.

L'Allemagne redoute que la livraison de chars constitue une escalade dangereuse dans le conflit ukrainien. Mais pour ses alliés, cette inquiétude est malvenue alors que la Russie ne montre aucune volonté de cesser ses assauts contre l'Ukraine.

La Grande-Bretagne est passée outre les réticences de Berlin en promettant de son côté de livrer des chars Challenger, mais leur nombre est trop limité pour constituer un soutien de poids à l'armée ukrainienne.

Les chars américains Abrams ne constituent pas une option car ils consomment trop d'essence pour être utiles aux forces ukrainiennes.

Cela laisse donc la seule porte ouverte aux chars Leopard, que l'Allemagne a fabriqués par milliers lors de la guerre froide et qui sont actuellement utilisés par les armées européennes. La Pologne et la Finlande ont d'ores et déjà annoncé être prêtes à envoyer des chars Léopards à Kyiv si Berlin donne son accord pour leur réexportation.

"Nous espérons et essayons d'organiser un plus grand soutien à l'Ukraine. Nous espérons que quelques partenaires, alliés, donneront des chars à l'Ukraine", a déclaré le président polonais Andrzej Duda lors du Forum économique mondial à Davos.

DES PELUCHES DÉPOSÉES AU MÉMORIAL

Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées et des millions ont dû fuir leur maison depuis le lancement par la Russie, le 24 février dernier, de son "opération militaire spéciale" en Ukraine.

Les forces ukrainiennes ont réussi à repousser les troupes russes au cours de la seconde moitié de l'année, mais lors des deux derniers mois, les lignes de front n'ont guère bougé malgré des combats acharnés qui ont causé de lourdes pertes humaines et matérielles.

Pour les responsables ukrainiens, l'apport de chars de combat par les pays occidentaux permettrait de sortir de cette impasse.

La Russie a revendiqué la semaine dernière la prise de la petite localité de Soledar, non loin de la ville de Bakhmout, à l'est de l'Ukraine mais Kyiv affirme que des combats sont toujours en cours.

Dans le même temps, Moscou procède depuis octobre au bombardement incessant de villes ukrainiennes situées loin du front, en ciblant des infrastructures énergétiques. La Russie espère ainsi affaiblir la capacité de combats de l'Ukraine, qui dénonce pour sa part des crimes de guerre.

A Dnipro, les habitants ont déposé des fleurs et des peluches devant un mémorial improvisé près de l'immeuble détruit après une vague d'attaques de missiles russes samedi.

© Reuters. Le chancelier allemand Olaf Scholz tient une conférence de presse chez le fournisseur de défense Hensoldt, à Ulm, en Allemagne. /Photo prise le 16 janvier 2023/REUTERS/Leonhard Simon

Moscou a démenti avoir pris pour cible des civils et a mis en cause la défense anti-aérienne ukrainienne.

Dans une allocation télévisée lundi soir, le président ukrainien Volodimir Zelenskii a affirmé que l'attaque à Dnipro et les récents assauts russes soulignaient la nécessité pour l'Occident "d'accélérer la prise de décision" en matière de fourniture d'armes.

(Rédigé par Peter Graff; Blandine Hénault pour la version française, édité par)

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