Trois des quatre sites en France du géant américain de la distribution en ligne Amazon (NASDAQ:AMZN) étaient touchés mercredi par un mouvement de grève portant sur des revendications salariales et le retrait de la loi travail, à l'appel de la CGT, a-t-on appris de sources concordantes.
Des salariés des sites de Douai (Nord), Montélimar (Drôme) et Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) se sont exprimés mercredi en assemblée générale en faveur d'une grève illimitée, a indiqué la CGT.
Dans la matinée, le mouvement concernait 150 salariés à Douai, 60 à Montélimar et 50 à Chalon-sur-Saône, selon le syndicat, majoritaire sur ces trois sites, qui s'attendait à une participation équivalente des autres équipes, a précisé à l'AFP Arnaud Chemain, secrétaire fédéral. Il a fait état de points de blocage devant les sites.
La grève devrait s'étendre jeudi au siège de l'entreprise, à Saran (Loiret).
Interrogé par l'AFP, un porte-parole d'Amazon a fait état de 9% de salariés grévistes sur les trois sites.
Amazon comptait en France 4.000 salariés en CDI en janvier.
La CGT fait valoir notamment des revendications salariales, en sus de l'"opposition" à la loi travail.
Selon le syndicat, la direction a "suspendu" les négociations annuelles obligatoires (NAO) après une proposition de 0,5% d'augmentation générale, soit 8,13 euros brut par mois. La CGT, qui revendiquait 200 euros pour tous les salariés, évoque les "2.000 euros gagnés par seconde" par le PDG d'Amazon Jeff Bezos, comme Le Parisien s'en est fait l'écho récemment, et les "forts bénéfices" de l'entreprise.
De son côté, la direction a indiqué que les NAO s'étaient achevées mercredi soir, après quatre réunions.
Un "ensemble de mesures permettant une augmentation du pouvoir d’achat" a été proposé, comprenant une augmentation générale, un bonus lié à la présence effective ainsi qu'une mesure visant à majorer la rémunération des salariés durant la période de pic d'activité de fin d'année, a ajouté la direction, sans détailler les chiffres.
Pour les salariés qui "bénéficieront de l’ensemble de ces mesures, l’augmentation de la rémunération pourrait atteindre en moyenne 2,3% par an", a-t-elle dit.
Le chiffre d'affaires du géant américain a progressé de 28% au premier trimestre, à 29,1 milliards de dollars, soit plus de un milliard de mieux qu'attendu, et le bénéfice net a atteint 513 millions de dollars.