La ministre de l'Environnement Ségolène Royal "mettra tout son poids dans la bataille" pour que soit votée l'interdiction des néonicotinoïdes, pesticides aggravant la mortalité des abeilles, dans la loi sur la biodiversité, a-t-elle déclaré jeudi.
"Je vais prendre mes responsabilités de ministre chargée de l'Environnement pour en effet faire en sorte que cette interdiction soit votée", a-t-elle dit sur Europe 1, à quelques jours du passage en 2e lecture du texte à l'Assemblée nationale.
"Je serai présente à l'Assemblée nationale pour mettre tout mon poids dans cette bataille, afin que la décision soit prise", a-t-elle ajouté.
Si la suppression d'ici deux ans de ces substances a le soutien de Ségolène Royal, elle n'a en revanche pas celui de Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture.
"C'est indispensable de mettre fin à l'usage de ce type de produits chimiques, d'insecticides, qui tuent les abeilles, c'est-à-dire portent atteinte à la biodiversité mais aussi finalement à l'agriculture, puisque les abeilles sont les pollinisateurs", a souligné la ministre sur Europe 1.
"Les néonicotinoïdes touchent le cerveau des abeilles, et donc elles ont aussi un impact sur la santé humaine. Il est temps de comprendre que c'est en fixant des règles fermes que les chercheurs et les industriels investiront dans d'autres produits de substitution qui ne portent pas atteinte à la santé humaine", a-t-elle poursuivi.
Mercredi, en commission, les députés ont voté l'interdiction des néonicotinoïdes à l'horizon 2018, comme ils l'avaient fait en 1ère lecture. Le vote en séance publique interviendra la semaine prochaine.
Le Sénat avait lui supprimé cette date butoir au profit d'une diminution progressive, sans date limite pour une interdiction.
Une pétition ayant recueilli 600 à 700.000 signatures en faveur de leur interdiction doit être remise jeudi à Ségolène Royal par des ONG.
Ces derniers années, la production de miel s'est effondrée en France, du fait d'une mortalité annuelle accrue des abeilles. D'environ 30.000 tonnes il y a 20 ans, la production est passée à 15.000 en 2015.
Les néonicotinoïdes font l'objet d'un moratoire partiel en Europe depuis fin 2013.