par Alwyn Scott
(Reuters) - Boeing (NYSE:BA) a annoncé mercredi une baisse de près de 9% de son bénéfice du premier trimestre, affecté par une charge exceptionnelle de 156 millions de dollars liée aux problèmes du programme d'avions ravitailleurs KC-46, qu'il développe pour l'armée de l'air américaine.
Le groupe américain d'aéronautique et de défense a également inscrit dans ses comptes une charge de 70 millions liée au programme 747 pour prendre en compte le ralentissement des ventes de la version cargo de son très gros porteur.
Le trimestre janvier-mars se solde ainsi par un bénéfice net de 1,22 milliard de dollars (1,08 milliard d'euros), soit 1,83 dollar par action contre 1,34 milliard (1,87 dollar/action) un an auparavant.
Le bénéfice par action courant, qui exclut les charges liées aux retraites et d'autres éléments, a baissé sur les trois premiers mois à 1,74 dollar contre 1,97 dollar un an plus tôt.
Mais Boeing a réaffirmé ses prévisions de chiffre d'affaires et de bénéfice pour l'ensemble de l'année, expliquant que d'autres activités pourraient compenser les charges imprévues. Sa division défense, notamment, a amélioré ses performances en début d'année.
Les analystes financiers, au-delà des exceptionnels, retiennent surtout la légère amélioration du flux de trésorerie et la bonne tenue du chiffre d'affaires.
Celui-ci a progressé d'environ 2% à 22,63 milliards, alors que le consensus était à 21,9 milliards, même si le nombre d'avions civils livrés par le groupe au premier trimestre a diminué de 4,3% à 176.
L'ACTION GAGNE 2%
"Le cash-flow est intact", tout comme les perspectives, dit ainsi Jason Gursky, de Citi, dans une note aux clients de la banque. "Nous sommes acheteurs sur repli aujourd'hui."
Vers 17h30 GMT, le titre Boeing gagnait 2,49% à 136,56 dollars, la plus forte hausse de l'indice Dow Jones, qui prenait alors 0,05%.
Certains analystes s'attendaient à une charge liée au programme KC-46, le Pentagone ayant fait état d'un risque de retard. Boeing a déjà passé près de 1,3 milliard de charges au total depuis le lancement de ce programme.
D'autres investisseurs avaient évoqué la possibilité que le groupe déprécie une partie des coûts différés du programme civil du 787, objet d'une enquête comptable. Mais aucune charge à ce titre ne figure dans les comptes présentés mercredi.
L'avionneur américain a fait savoir que la concurrence de son grand rival européen Airbus (PA:AIR) l'avait contraint à réduire sérieusement ses coûts cette année, avec notamment la suppression de 8.000 emplois dans sa division d'avions commerciaux.
Malgré cela, le marché a focalisé son attention sur les risques de charges additionnelles sur le 787 et le KC-46.
Le groupe explique que les coûts supplémentaires engagés pour le ravitailleur sont indispensables pour assurer la livraison de 18 premiers exemplaires de l'avion à l'US Air Force d'ici août 2017.
(avec Sweta Singh à Bangalore, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)