Investing.com -- Selon les analystes d'Alpine Macro dans une note datée de mercredi, une victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine de 2024 pourrait conduire à une réduction des risques géopolitiques mondiaux, offrant la possibilité de percées de paix dans des zones de conflit clés.
Cette perspective suggère qu'une présidence Trump pourrait "dé-risquer" diverses situations internationales, plus particulièrement le conflit ukrainien, qui a été une source majeure d'instabilité mondiale.
Alpine Macro propose un scénario contre-intuitif mais plausible : si Donald Trump devait reprendre ses fonctions, il pourrait réinitialiser la politique étrangère des États-Unis de manière à encourager les résolutions diplomatiques des conflits en cours.
Plus précisément, les analystes pensent que l'approche de Donald Trump en matière de politique étrangère pourrait détourner les efforts américains d'un soutien militaire ou financier continu à l'Ukraine.
Au lieu de cela, une administration Trump pourrait faire pression sur l'Ukraine pour qu'elle s'engage dans des négociations diplomatiques avec la Russie, ce qui pourrait conduire à une désescalade des hostilités.
Cela permettrait de jeter les bases d'un cessez-le-feu et, éventuellement, d'un processus de paix plus large.
Les analystes estiment même que M. Trump pourrait être candidat au prix Nobel de la paix en décembre 2025, si sa politique permettait de stabiliser le conflit ukrainien.
Cette prédiction inattendue souligne la manière dont une présidence Trump pourrait remodeler la diplomatie mondiale, notamment en rééquilibrant les relations des États-Unis avec des acteurs clés tels que la Russie, la Chine et les pays du Moyen-Orient.
L'un des changements géopolitiques les plus importants pourrait se produire dans le contexte de la guerre en Ukraine. Sous une présidence Trump, la politique américaine pourrait s'éloigner de l'approche actuelle consistant à soutenir militairement l'Ukraine, pour adopter une position plus distante ou neutre.
Ce changement de stratégie pourrait pousser l'Ukraine et la Russie vers la table des négociations, car l'Ukraine pourrait ne plus pouvoir compter sur une assistance militaire et financière soutenue de la part des États-Unis.
La probabilité d'un cessez-le-feu, et éventuellement d'un accord de paix durable, augmenterait dans ces circonstances, étant donné que l'Ukraine et la Russie subiraient des pressions pour parvenir à un règlement.
Dans une perspective plus large, Alpine Macro indique que la prime de risque mondiale pourrait diminuer fortement si les États-Unis sous Trump jouent un rôle plus modéré dans les conflits mondiaux.
Ce dividende de la paix n'aurait pas seulement un impact sur l'Ukraine, mais pourrait également s'étendre à d'autres points chauds géopolitiques.
L'effet de réduction des risques d'une présidence Trump pourrait également s'étendre au Moyen-Orient. Les analystes notent qu'un États-Unis moins interventionniste sous Trump pourrait réduire les incitations des forces anti-occidentales, en particulier celles soutenues par l'Iran, à s'engager dans des actions hostiles.
Si les États-Unis prennent du recul par rapport à leur position actuelle dans la région, le Moyen-Orient pourrait connaître une volatilité réduite, ce qui contribuerait davantage à une diminution des tensions géopolitiques.
En Asie de l'Est, les relations entre les États-Unis et la Chine constituent un autre point critique. L'analyse de M. Hentov suggère que la Chine abordera probablement une deuxième administration Trump avec prudence, en prenant éventuellement du recul par rapport à une attitude agressive afin de créer un espace de négociation.
L'élection de Trump pourrait, au moins dans un premier temps, stabiliser les relations entre les États-Unis et la Chine, car les deux pays pourraient rechercher des interactions plus pragmatiques afin d'éviter tout conflit inutile.
Cependant, Alpine Macro est conscient que cet effet de réduction des risques serait probablement concentré sur la première année de l'administration Trump, ce qui laisse ouverte la question de savoir si une telle trajectoire de paix pourrait être maintenue au-delà de 2025.
En revanche, Alpine Macro estime qu'une présidence de Kamala Harris exacerberait probablement les tensions géopolitiques. L'inexpérience de Mme Harris en matière de politique étrangère et la perception d'un mandat électoral étroit encourageraient les adversaires des États-Unis à tester son administration.
Ce scénario pourrait entraîner une augmentation des risques dans des régions telles que l'Asie de l'Est, notamment parce que la Chine pourrait y voir une occasion de repousser les limites en réponse à un président américain moins expérimenté.
En outre, les tensions avec la Russie, l'Iran et d'autres acteurs mondiaux pourraient s'intensifier, ce qui augmenterait encore la prime de risque géopolitique sous une administration Harris.
Les analystes estiment que, sous le mandat de Mme Harris, la probabilité d'un conflit pourrait augmenter, en particulier dans des régions clés comme l'Asie de l'Est, où les alliés et les adversaires des États-Unis surveilleraient de près la manière dont son administration réagirait aux crises émergentes.
Le potentiel de stabilité géopolitique sous une présidence Trump aurait également des implications importantes pour les marchés mondiaux. Les analystes d'Alpine Macro suggèrent qu'une réduction du risque géopolitique entraînerait probablement une baisse des primes de risque dans diverses classes d'actifs.
Cela pourrait favoriser un environnement plus favorable pour les actions, les obligations et les matières premières mondiales, en particulier lorsque les incertitudes entourant les principales zones de conflit commenceront à s'estomper.
L'apaisement des tensions en Ukraine, par exemple, pourrait atténuer les pressions sur les marchés de l'énergie, entraînant une plus grande stabilité des prix du pétrole.
En outre, la réduction de la volatilité en Asie de l'Est pourrait profiter aux marchés fortement exposés aux relations commerciales entre les États-Unis et la Chine, en soulageant les secteurs touchés par les différends commerciaux en cours.