par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Wall Street devrait ouvrir en baisse et les Bourses européennes reculent vendredi à mi-séance, la séance étant animée par le bond des cours du pétrole et des valeurs refuges dans un contexte de regain de tensions entre les Etats-Unis et l'Iran.
Les futures sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 1,2% à 1,3%.
À Paris, le CAC 40 perd 0,55% à 6.008,32 points vers 12h15 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,78% et à Londres, le FTSE lâche 0,49%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,82%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,07% et le Stoxx 600 de 0,8%.
Alors que la première séance de l'année avait été favorable aux actions mondiales, l'annonce de la mort vendredi d'un éminent général iranien tué par une frappe de l'armée américaine en Irak fait craindre une escalade des violences au Moyen-Orient.
La mort de Qassem Soleimani, qui dirigeait la force Al Qods, une unité d'élite des Gardiens de la révolution, a provoqué l'indignation de la République islamique qui a promis de le venger. Ce contexte de tensions géopolitiques se traduit par une hausse des indices mesurant la volatilité: celui du S&P-500, le Vix, grimpe de 23,9% et celui de l'EuroStoxx 50 de 17,9%.
"Les tensions au Moyen-Orient sont une excellente excuse pour réduire son exposition aux actions (après une forte hausse du marché)", a déclaré David Madden, analyste chez CMC Markets. "Nous pourrions avoir un peu d'incertitude et une hausse des prix du pétrole pendant quelques jours de plus mais je ne vois pas cela faire dérailler les marchés boursiers mondiaux et déclencher des ventes massives."
Parmi les statistiques à suivre figurent la première estimation de l'inflation allemande et l'indice ISM manufacturier américain mais il est peu probable qu'ils jouent sur la tendance.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
A Wall Street, la baisse des rendements obligataires devrait peser sur le compartiment bancaire. Dans les échanges avant-Bourse, Bank of America (NYSE:BAC) et Citigroup (NYSE:C) perdent plus de 2%. Morgan Stanley (NYSE:MS), Goldman Sachs (NYSE:GS), JPMorgan (NYSE:JPM) et Wells Fargo (NYSE:WFC) cèdent entre 1,3% et 1,8%.
Les valeurs liées au pétrole devraient elles s'inscrire en hausse grâce à la hausses des cours du brut.
VALEURS EN EUROPE
En Europe, la seule hausse sectorielle marquée du jour est pour l'énergie, dont l'indice Stoxx gagne 0,71%. A Paris, TechnipFMC (PA:FTI) (+2,19%) en profite pour ravir la tête du CAC 40 et Total (PA:TOTF) prend 0,57%.
A l'inverse, la montée des cours pétroliers fait souffrir les compagnies aériennes: Lufthansa (DE:LHAG) perd 6,86% et Air France-KLM (PA:AIRF) recule de 6,91%. A Londres, EasyJet (LON:EZJ) et IAG (LON:ICAG) cèdent respectivement 3,08% et 1,67%.
L'aversion au risque qui affecte les Bourses mondiales profite logiquement au marché obligataire dont les rendements continuent de reculer.
Ainsi, le rendement des Treasuries à 10 ans perd huit points de base à 1,8142%, un plus bas de trois semaines. Le Bund à 10 ans voit son rendement chuter de sept points à -0,295%, un plus bas de deux semaines.
CHANGES
Le yen, valeur refuge traditionnelle sur le marché des changes, s'apprécie de 0,46% contre le dollar, face auquel il a inscrit un plus haut de deux mois. Le franc suisse, également recherché, a touché dans la matinée un pic de quatre mois face à l'euro.
Le dollar gagne environ 0,25% face un panier de devises internationales, dont l'euro, qui recule à 1,1130.
PÉTROLE
Le Brent gagne plus de 4% pour se rapprocher des 69 dollars le baril, un plus haut de quatre mois, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) (+3,87%) évolue au plus haut depuis la mi-mai, à 63,55 dollars le baril.
MÉTAUX
Dans un tel contexte, le cours de l'once d'or (+1,1%) monte pour atteindre un plus haut de quatre mois à 1.545,60 dollars.
(Édité par Marc Angrand)