PARIS (Reuters) - L'ancien ministre socialiste du Budget Jérôme Cahuzac, qui avait été condamné en première instance à trois ans de prison ferme pour son compte bancaire dissimulé à l'étranger, saura le 15 mai s'il ira en prison, le principal enjeu de son procès en appel.
Le parquet a requis mardi la confirmation de la peine et, après les plaidoiries de la défense, assurée notamment par le ténor du barreau Éric Dupond-Moretti, la date du délibéré a été fixée mercredi, à la fin du procès.
Si l'avocat général est suivi par la Cour d'appel de Paris, Jérôme Cahuzac, dont la chute spectaculaire a entaché le début du quinquennat Hollande, n'échappera pas à la détention.
Le principal enjeu de ce second procès pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, un peu plus d'un an après le premier, réside moins dans la culpabilité ou non de l'ex-étoile montante du socialisme que dans le sort qui lui sera réservé.
Jusqu'à deux ans, une peine peut être intégralement aménagée, sous le régime de la semi-liberté ou avec un bracelet électronique, mais au-delà, l'incarcération devient inévitable, au moins pour un temps.
Au cours d'un réquisitoire implacable, l'avocat général Jean-Christophe Muller a fustigé le "sentiment d'impunité" d'un homme qui voulait tout et son contraire, "faire fortune d'un côté et s'engager dans les finances publiques de l'autre", "dissimuler et donner des leçons de morale fiscale".
Dans ces conditions, seule une peine de prison effective permettra à la justice de sanctionner une faute qui a rompu "durement et durablement" l'équilibre social, a encore déclaré le magistrat du parquet.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)