PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse mardi, après un début de séance hésitant, prolongeant leurs gains de la veille sur des anticipations d'un soutien rapide et massif à la croissance de la Banque centrale européenne (BCE).
Dans une interview publiée par le quotidien allemand Die Welt, un des membres du directoire de la banque centrale, Benoît Coeuré, a déclaré que les discussions sur un éventuel programme d'achat d'obligations souveraines sont bien avancées au sein de la BCE, qui pourrait prendre une décision en ce sens lors de sa réunion du 22 janvier.
Cette perspective continue à affaiblir l'euro, qui est repassé sous la barre de 1,18 dollar, et porte le marché obligataire, notamment en Italie où le Trésor a pu placer du papier à sept et 15 ans avec des rendements historiquement bas.
De son côté, le pétrole poursuit sa baisse. Le Brent perd 1,40 dollar autour des 46 dollars le baril au moment de la clôture européenne après s'être brièvement retrouvé au niveau du brut léger américain pour la première fois depuis octobre 2014. Depuis mi-juin, le brut a chuté de près de 60%, un facteur de déstabilisation des marchés.
À Paris, l'indice CAC 40 a fini en hausse de 1,47% à 4.290,28 points. Le Footsie britannique a pris 0,63%, freiné par les minières, et le Dax allemand a gagné 1,63%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 s'est adjugé 1,61% et le FTSEurofirst 300 1,3%.
Au moment de la clôture en Europe, les grands indices américains progressent également, de 1% pour le S&P-500 et de 1,2% pour le Dow Jones.
"Ce n'est pas un secret que l'Europe ralentit et que de nouvelles mesures de soutien sont nécessaires. Je dirais que les chances d'en obtenir sont à 90%, mais il reste beaucoup d'incertitude sur la forme qu'elles prendront et sur la question de savoir si la BCE pourra agir dès janvier", dit Michael O'Rourke, responsable de la stratégie chez JonesTrading à Greenwich, dans le Connecticut.
Les marchés d'actions ont été très volatils ces derniers temps, note le stratège de marché, qui estime qu'il ne faut pas tirer de conclusion hâtive concernant la tendance de fond sur la base des gains de ce début de semaine.
En Europe, tous les secteurs ont fini dans le vert, menés par la distribution (+2,94%) et l'automobile (+2,27%).
L'indice de la distribution est porté par le gain de 4,47% de Morrisons. Le numéro quatre du secteur au Royaume-Uni a annoncé un changement de directeur général après une nouvelle baisse des ventes de Noël.
Le titre Morrisons a entraîné ses concurrents nationaux comme Tesco (+3,64%), Sainsbury (+3,62%) ou Marks & Spencer (+3,28%).
Ailleurs dans le secteur, l'allemand Metro a pris 4,48% après une croissance de ses ventes dans l'électronique grand public au quatrième trimestre à son rythme le plus fort depuis 2006.
Sur le marché des changes, la livre est tombée vers un plus bas de 18 mois à la suite d'un chiffre d'inflation britannique à son plus bas niveau depuis 2000, ce qui laisse penser que les taux resteront bas pendant quelques temps.
Quant au cuivre, il a accentué sa chute au lendemain de son passage sous les 6.000 dollars la tonne pour la première fois depuis octobre 2009 en raison d'inquiétudes, comme pour le pétrole, sur un excédent d'offre.Dans ce contexte, l'indice des produits de base (+0,16%) affiche la plus faible performance du jour. A Londres, Antofagasta a perdu 2,54%.
(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)