par Saqib Iqbal Ahmed et Sinead Carew
NEW YORK (Reuters) - Les valeurs du secteur de la santé ont largement contribué à porter les indices de Wall Street à des niveaux records et beaucoup d'investisseurs pensent qu'elles n'en ont pas fini mais le marché des options pense tout autrement et veut se prémunir d'un éventuel retournement de situation.
Bristol-Myers Squibb, Boston Scientific, Merck (NYSE:MRK) & Co, Pfizer, Gilead Sciences et Celgene publieront leurs trimestriels la semaine prochaine et les options sur un important fonds indiciels (EFT) du secteur de la santé sont résolument sur la défensive.
Depuis le début de l'année, l'indice sectoriel de la santé a gagné 8,7%, dépassant tous les autres indices sectoriels du Standard & Poor's 500. Son gain depuis 2008 est de 179%, tandis que l'indice S&P-500 a progressé de 135%.
Une vague de fusions passée et, pense-t-on, à venir, de nouvelles molécules et une forte demande exercée par une population vieillissante sont autant d'éléments qui poussent les investisseurs vers le secteur de la santé.
"C'est plutôt difficile de trouver à redire au train haussier de la santé", constate Sven Borho (OrbiMed Advisors). "Ce qui m'inquiète ce sont ces surperformances sans discontinuer si on compare au reste du marché".
Borho estime que la Bourse est plus susceptible de réagir aux déclarations sur les études cliniques et sur les conditions de prix que sur les résultats eux-mêmes.
Il affirme enfin que même si les valeurs de la santé ont flambé, ce n'est pas pour autant qu'elles sont devenues pour la plupart dispendieuses.
De fait, le PER du secteur est de 18,8 contre 17,5 pour l'indice S&P. Il n'empêche que l'activité sur les options "put" - options de vente destinées à se prémunir d'une baisse des cours - s'est sensiblement densifiée en avril pour le fonds indiciel SPDR du secteur de la santé.
Le volume quotidien moyen des options de vente est passé de 9.000 au premier trimestre 2015 à 16.000. Pour chaque option "call" - qui constitue un pari sur une hausse des cours - on trouve 4,6 options ouvertes, le rapport le plus élevé depuis le début 2007, tout de suite après leur lancement, selon le cabinet spécialisé Trade Alert.
"Il s'agit juste d'investisseurs qui veulent protéger leurs gains", tempère Max Breier (BMO Capital Markets). "Dans un marché comme le XLV, si certains poids lourds déçoivent en même temps, on peut avoir une réaction violente".
Les analystes de Wall Street estiment que l'indice sectoriel S&P de la santé aura enregistré une hausse des bénéfices de 10,2% au premier trimestre contre 7,2% attendus le 1er avril et 12,4% en octobre, suivant des données de Reuters.
D'autres grands rendez-vous sont attendus la semaine prochaine: les résultats d'Apple (NASDAQ:AAPL) lundi après la clôture du Nasdaq, le PIB du premier trimestre et l'issue d'une réunion de deux jours de la Réserve fédérale mercredi.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français)