STRASBOURG (Reuters) - Les instances nationales du Parti socialiste mènent une course contre la montre pour obtenir l'invalidation avant mardi 18h00 de la liste PS en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, dont le leader refuse de se retirer malgré l'avance du Front national.
Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, et le Premier ministre, Manuel Valls, ont annoncé ce retrait, comme cela a été fait dès dimanche soir en Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nord-Pas-de-Calais-Picardie, avec finalement l'accord des têtes de liste régionales.
Mais Jean-Pierre Masseret refuse de se soumettre aux injonctions venues de Paris et souligne que tant le PS que l'exécutif ont entrepris de contourner l'obstacle.
Ces derniers tentent d'obtenir le retrait de la liste par désistement de la majorité de ses membres, soit 95 sur 189, d'ici mardi soir, date butoir pour le dépôt des candidatures.
"Je n'aurai pas le choix (si la manoeuvre réussit-NDLR)", a dit Jean-Pierre Masseret à Reuters. "Je ne pourrai plus être candidat mais ce sera une décision administrative."
Il estime toutefois qu'obtenir le désistement de 95 colistiers ne sera "pas simple" et reste sur sa position.
"L'évitement ne produit pas de résultats", dit-il.
La tête de liste est soumise à forte pression localement.
"Même si je mesure la tristesse des militants, je demande à Jean-Pierre Masseret de retirer les listes du PS, c'est le seul moyen d'être au rendez-vous de la République", a déclaré Jean-Yves Le Déaut, conseiller régional et député PS de Meurthe-et-Moselle. "Je ne veux pas vivre avec le FN matin, midi et soir dans les lycées, dans les centres de formation professionnelle."
Jean-Yves Le Déaut dit avoir parlé de la question mardi avec Manuel Valls mais n'est pas sûr que la démarche aboutisse.
"C'est une question de temps. Il faut avoir la totalité des personnes (95), les regrouper, et tout ça d'ici 18 heures."
La liste dirigée par Jean-Pierre Masseret est arrivée en troisième position du premier tour, dimanche, avec 16,11% des suffrages, loin derrière celles des Républicains (25,83%) et du Front national, qui est en tête avec 36,06% des voix.
Les dix têtes de liste et les dix secrétaires fédéraux de la région avaient été invités lundi par Jean-Pierre Masseret à s'exprimer sur le maintien ou le retrait de la liste.
Sept voix seulement avaient prôné le retrait, dont la secrétaire fédérale du Bas-Rhin, Pernelle Richardot.
(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)