La Bourse d'Athènes chutait de plus de 6% lundi à mi-séance, plombée par les valeurs bancaires, qui dégringolaient de plus de 19%, sur fond de turbulences pour le gouvernement de gauche, pris entre contestation sociale et exigences de rigueur des créanciers du pays, UE et FMI.
En chute depuis l'ouverture de séance, l'indice a continué de s'enfoncer en début d'après-midi, perdant 6,35% à 11H24 GMT, à 471,90 points. L'indice bancaire FTSEB poursuivait aussi sa dégringolade, à -19,61%.
L'indice général frôlait ainsi son record à la baisse enregistré en juin dernier, en plein bras de fer entre la Grèce -pays menacé d'être sorti de la zone euro- et ses bailleurs de fonds. La Bourse avait déjà perdu 8,89% la semaine dernière, tandis que l'indice bancaire avait reculé de 24,3%.
Cette dégringolade intervient sur fond de relance des spéculations sur la stabilité du gouvernement d'Alexis Tsipras, qui peine actuellement à la fois à boucler les négociations avec l'UE et le FMI pour obtenir le déblocage de nouvelles liquidités au pays et à faire passer les mesures que ces derniers réclament auprès de son opinion publique.
Ayant plombé en 2015 la place d'Athènes, qui a battu un record négatif en Europe à -23,6%, les valeurs bancaires avaient dans un premier temps rebondi après la recapitalisation réussie en décembre des quatre grandes banques systémiques du pays, qui n'a finalement requis qu'un apport de 5,7 milliards d'euros de prêts européens, contre une enveloppe prévue au départ de 25 milliards.
Mais depuis, les négociations s'enlisent entre le gouvernement grec et les représentants du quartet des créanciers (UE, MES, BCE et FMI) pour boucler la réforme des retraites conditionnant le versement au pays de nouvelles tranches de prêt.
Le quartet a quitté Athènes vendredi sans accord sur ce dossier, après une semaine d'inspection à Athènes. Parallèlement, ce projet de réforme suscite une fronde sociale généralisée, marquée jeudi par la tenue d'une grève générale largement suivie.