L'Espagne va soumettre toutes ses banques et caisses d'épargne aux tests de résistance prévus au niveau européen, a indiqué samedi sa ministre des Finances, affichant sa confiance dans un résultat positif après les réformes entreprises dans le secteur.
"Nous avons décidé d'analyser 100% de notre système de caisses d'épargne et de banques", a déclaré Elena Salgado aux journalistes en arrivant à Gödöllö, à une trentaine de kilomètres de Budapest, pour une deuxième journée de discussions avec les autres grands argentiers européens.
"Je pense qu'avec les mesures que nous sommes en train de prendre pour recapitaliser le système (financier), elles réussiront les tests de résistance", a-t-elle ajouté.
Il s'agira d'un "exercice de transparence totale, et je pense que les marchés en seront très reconnaissants", a-t-elle commenté.
La nouvelle autorité européenne de supervision des banques (EBA) a annoncé vendredi des modalités techniques pour les prochains tests de résistance européens, auxquels 90 banques seront soumises.
Avec 24 établissements, l'Espagne est de loin le pays le plus représenté sur la liste. Le pays est considéré depuis des mois par les marchés comme un autre maillon faible de la zone euro après la Grèce, l'Irlande et le Portugal, même si les Européens tentent de convaincre que Madrid n'aura pas besoin d'aide financière extérieure.
L'Espagne "a pris des décisions (allant) dans le bon sens dernièrement, qui d'ailleurs ont été notées par les marchés", a encore souligné samedi le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet.
Les caisses d'épargne ("cajas"), des établissements souvent régionaux et de petite taille, sont souvent considérées comme le point faible de l'Espagne.
Après une première vague de fusions et restructurations des caisses, effectuée en 2010, les fortes turbulences sur les marchés financiers et les doutes sur la solidité financière espagnole ont poussé Madrid à accentuer l'assainissement du secteur, en exigeant des minimums de solvabilité plus élevés qui vont obliger une série de "cajas" à se recapitaliser.
La nouvelle édition des tests bancaires doit faire oublier celle de 2010, décrédibilisée pour être passée à côté des difficultés des institutions financières irlandaises.
Les grands argentiers ont d'ailleurs de nouveau insisté samedi sur l'importance d'avoir des tests "rigoureux" et "solides".
Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a ainsi salué la "décision très importante" de l'EBA, qui a décidé de considérer que les banques réussiraient les tests si elles pouvaient justifier d'un ratio minimal de fonds propres "durs" (dits "core tier one", correspondant aux capitaux les plus sûrs) d'au moins 5% encore en cas de choc économique. C'est plus sévère que l'an dernier.
"C'est rigoureux et réaliste, cela montrera qui est fort et qui est moins fort dans le secteur bancaire européen. C'est important pour la crédibilité et la rigueur de l'actuelle série de tests de résistance", a commenté M. Rehn.
"Nous avons besoin de tests de résistance très très robustes et crédibles", a aussi souligné M. Trichet, insistant sur le fait que les gouvernements "doivent être prêts à faire ce qui est nécessaire" pour restructurer ou recapitaliser les banques qui échoueraient.