Hollywood est devenue la nouvelle cible des magnats chinois, qui y rachètent des studios et y signent des accords de partenariat, à l'heure où Pékin ambitionne d'étendre son influence culturelle et de renforcer son savoir-faire cinématographique.
Le géant du commerce en ligne Alibaba, propriété du milliardaire chinois Jack Ma, vient ainsi d'investir dans la société Amblin Partners de Steven Spielberg, afin de coproduire des films à destination du marché chinois, en plein essor.
Amblin, créé en décembre dernier, inclut les studios DreamWorks et est à l'origine du film pour enfants "Le Bon Gros Géant", basé sur le roman éponyme de l'écrivain britannique Roald Dahl.
Mais les accords les plus éclatants ont été paraphés par Wanda, conglomérat fondé par l'homme le plus riche de Chine, Wang Jianlin, un ex-militaire réputé bénéficier de fortes connections politiques.
Son groupe, spécialisé à l'origine dans l'immobilier, ambitionne de devenir un géant du divertissement. Il a déboursé 3,5 milliards de dollars en début d'année pour acquérir le studio Legendary Entertainment (Jurassic World, Batman, Godzilla).
En juillet, la presse américaine avait affirmé que le groupe de M. Wang était en pourparlers pour prendre une forte participation dans Paramount Pictures. Finalement, en septembre, Wanda a signé un "partenariat stratégique" avec Sony (T:6758) Pictures pour investir dans des films où Wanda "s'efforcera d'insister sur l'élément chinois".
Le mastodonte chinois serait par ailleurs en discussions afin de racheter la société de production organisatrice des prestigieux Golden Globes.
Wanda avait déjà édifié dès 2012 les fondations de sa branche divertissement en rachetant pour 2,6 milliards de dollars la chaîne américaine de cinémas AMC, avant d'acquérir cette année l'exploitant de salles basé à Londres Odeon & UCI, pour quelque 1,2 milliard.
Le groupe a également signé un partenariat avec la compagnie nord-américaine de divertissement IMAX Corp pour l'ouverture de cinémas en Chine.
En septembre, le géant chinois de la vidéo à la demande LeEco a recruté l'ex-président de Paramount Pictures afin de diriger Le Vision, sa filiale basée à Hollywood, qui ambitionne de produire des films en langue anglaise pour un public international.