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Hyperloop n'attendrait plus qu'un permis de construire

Publié le 07/04/2017 15:41
Mis à jour le 07/04/2017 17:45
Bibop Gresta pose devant Hyperloop lors du salon du transport ferroviaire InnoTrans, à Berlin le 20 septembre 2016 (Photo John MACDOUGALL. AFP)

Bibop Gresta pose devant Hyperloop lors du salon du transport ferroviaire InnoTrans, à Berlin le 20 septembre 2016 (Photo John MACDOUGALL. AFP)

Hyperloop n'est pas une chimère et les premières capsules de ce drôle de train futuriste commenceront à léviter à Abou Dhabi au début de la prochaine décennie, assure à l'AFP Bibop Gresta, qui dirige l'une des sociétés planchant sur le projet.

"La question n'est pas de savoir si, mais quand" les premiers véhicules fonctionneront, estime cet Italien installé en Californie, présent cette semaine au Showroom de l'internet des objets (SiDO), à Lyon.

Vieille idée du monde des transports, le concept de ces capsules flottant à 1.200 km/h dans des tubes à basse pression a été repris en 2013 par le milliardaire Elon Musk, le patron du fabricant de voitures électriques Tesla et de l'entreprise d'exploration spatiale SpaceX.

Mais il n'a fait qu'encourager d'autres entreprises à se lancer dans l'aventure. Trois start-up sont en course, qui consacrent une bonne partie de leur énergie à se dénigrer l'une l'autre: la canadienne TransPod et les américaines Hyperloop One et Hyperloop Transportation Technologies (HTT).

Pour Bibop (Gabriele) Gresta, le président de HTT, la technologie est là, et il n'y a plus qu'à passer à l'action.

"Nous avons annoncé la semaine dernière la construction de notre premier Hyperloop à taille réelle. Une capsule va être construite en Espagne et assemblée ici en France, à Toulouse dans notre unité de recherche et développement" qui va voir le jour sur l'ancienne base aérienne de Francazal, explique le dirigeant.

Un prototype existe déjà depuis 2015, et des pistes d'essai doivent être bientôt construites dans la ville rose, ainsi qu'en Californie - où le permis de construire se fait attendre - et à Abou Dhabi, ajoute-t-il.

Au-delà de l'installation à Toulouse, avec la bénédiction des autorités locales, Hyperloop Transportation Technology a signé des contrats en Californie, en Slovaquie, en République tchèque et à Abou Dhabi. Des discussions sont également en cours en Indonésie et en Inde, avant la Chine, énumère M. Gresta.

Mais c'est aux Emirats que les choses sont les plus avancées.

- Paysage virtuel, au choix -

"Le 15 avril, nous (...) annoncerons au monde les résultats de l'étude (de faisabilité) la plus complète jamais faite sur un système Hyperloop. Le gouvernement d'Abou Dhabi est très enthousiaste", relève-t-il. L'idée est de relier Abou Dhabi et Al Ain, distantes de 150 km, en 9 minutes !

Bibop Gresta espère y obtenir rapidement un permis d'urbanisme. Après quoi, "il nous faudra 38 mois pour voir le premier Hyperloop fonctionner", estime-t-il. Soit au début des années 2020.

Cette mise en service se ferait en tout état de cause bien avant le projet Dubaï-Abou Dhabi porté au même endroit par le grand rival Hyperloop One, selon lui. Suivra ensuite, a priori, une liaison tchéco-slovaque Brno-Bratislava.

"Maintenant, on commence à s'amuser !"

Concrètement, Hyperloop Transportation Technology envisage de faire léviter des capsules transportant de 28 à 40 personnes, qui pourront se succéder toutes les 40 secondes dans des tubes posés sur des pylones - dûment renforcés, pour résister aux terroristes et aux tremblements de terre -, ces lignes aériennes étant si possible construites au-dessus d'autoroutes ou de voies ferrées existantes. Les passagers pourront choisir le paysage virtuel qui défilera derrière les fausses fenêtres...

La société estime l'investissement nécessaire entre 20 et 40 millions de dollars du kilomètre - contre 20 millions, par exemple, pour la nouvelle ligne à grande vitesse Le Mans-Rennes -, si l'on doit passer sous terre ou si l'on empile les tubes les uns sur les autres pour accroître la capacité. On peut faire tenir jusqu'à sept tubes sur les pylones, selon les schémas de HTT.

Pour le côté technologique de la chose, la société a choisi la sustentation magnétique passive, jugée sûre et peu gourmande en énergie. Elle se veut d'ailleurs exemplaire dans ce domaine, et 100% renouvelable.

"Nous allions panneaux solaires, éolien, cybernétique, récupération de l'énergie de freinage et parfois (...) géothermie. La consommation de ces technologies nous permet de produire jusqu'à 30% d'énergie de plus que ce que nous consommons", s'enthousiasme Bibop Gresta, parlant déjà au présent.

A le croire, les articles annonçant régulièrement de nouvelles liaisons ultra-rapides, comme Lyon-Saint-Etienne en 8 minutes la semaine dernière, ne sont décidément pas de la science-fiction.

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