PARIS (Reuters) - La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, s'est prononcée lundi pour la fin avantages accordés aux élus locaux issus de la fonction publique, une mesure qui permettrait selon elle d'éviter des polémiques comme celle entourant Laurent Wauquiez, candidat à la présidence des Républicains.
Le magazine Lyon Capitale a révélé la semaine dernière que Laurent Wauquiez avait de nouveau été placé en détachement au début du mois de son poste au Conseil d'Etat et s'est interrogé "sur la légalité de cette pratique qui permet à des fonctionnaires élus de cumuler points de retraite et avancement pour des postes qu'ils n'occupent pas".
Selon le mensuel régional, l'actuel président d'Auvergne-Rhône-Alpes a travaillé deux mois au Conseil d'Etat en 2004 et, depuis lors, il continue à engranger des droits à la retraite.
Laurent Wauquiez s'est défendu jeudi dernier sur les réseaux sociaux en déclarant que sa situation était légale et qu'il n'était pas le seul dans ce cas.
Selon son entourage, il a l'intention de porter plainte contre le député PS Olivier Faure, président du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée, qui a parlé d'emploi fictif à propos de cette pratique, selon son entourage.
"On s'aperçoit encore une fois que les élus issus de la fonction publique ont des avantages statutaires que les élus qui ne sont pas issus de la fonction publique n'ont pas et je crois qu'aujourd'hui les Français ne supportent plus cela", a dit Valérie Pécresse sur RTL.
"Ce que je trouverais naturel, c'est que comme on a supprimé la possibilité pour les députés de cumuler des retraites de la fonction publique, on puisse le faire aussi pour les élus locaux", a-t-elle ajouté, précisant avoir elle-même démissionné de la fonction publique.
Valérie Pécresse a lancé le 10 septembre dernier son courant au sein des Républicains, "Libres !", destiné à incarner une "troisième voie" entre le droitier Laurent Wauquiez, favori pour prendre la présidence du parti en décembre prochain, et Emmanuel Macron.
La présidente de la région Île-de-France a renoncé en juillet à se présenter au scrutin censé désigner le nouveau chef de la droite mais elle entend jouer un rôle dans la recomposition de son camp, toujours traumatisé par la défaite à l'élection présidentielle et menacé d'émiettement.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)