(Reuters) - Wall Street attend encore quelques résultats la semaine prochaine avant de s'enfoncer pour de bon dans la torpeur estivale, mais quelques annonces de fusions et acquisitions pourraient aussi tenir le marché en éveil.
Les traders commencent à déserter les salles de marché pour leurs congés d'été et la baisse attendue des volumes ne laisse guère espérer de sursaut du marché actions après ses prestations en demi-teinte des dernières semaines.
L'indice Standard & Poor's 500, référence des gérants américains, a cédé 0,29% vendredi à 2.077,57 points pour boucler la semaine sur une perte hebdomadaire de 1,25%. Après avoir atteint en mai un record historique à 2.134,72 points, le S&P-500 ne progresse plus que de 0,9% depuis le début de l'année, un gain modique à côté des plus de 15% engrangés par les places européennes - et même plus de 20% pour le CAC à Paris - et de la hausse de 19% du Nikkei à Tokyo.
Wall Street marque le pas dans la perspective d'une hausse des taux de la Réserve fédérale qui serait une première depuis 2006 et que la statistique de l'emploi, publiée vendredi, est venue renforcer. Les 215.000 postes créés en juillet et la stabilité du taux de chômage à 5,3% laissent la voie libre à un resserrement monétaire dès le mois prochain alors que d'autres indicateurs publiés les jours précédents laissaient espérer que la Fed patiente jusqu'à la fin de l'année.
"Mais le fait que le rapport (sur l'emploi) n'ait pas été spécialement robuste, juste en ligne avec les attentes, oblige les marchés à regarder d'autres indicateurs", note Paul Christopher, stratège au Wells Fargo Investment Institute à St. Louis.
La statistique des ventes au détail de juillet, attendue jeudi, n'en prendra que plus de relief après la déception causée en juin par cet indicateur clé sur la consommation. Les économistes attendent en moyenne un rebond de 0,5% après la baisse surprise de 0,3% en juin, et l'indice de confiance du consommateur établi par l'Université du Michigan est également prévu en hausse dans sa version préliminaire publiée vendredi.
Les investisseurs seront également attentifs aux propos de deux responsables de la Fed, Dennis Lockhart et William Dudley. Lockhart, le président "centriste" de la Fed d'Atlanta qui dispose cette année d'un droit de vote au comité de politique monétaire (Fomc), s'exprimera lundi, deux jours avant Dudley, son homologue de la Fed de New York considéré comme une "colombe" et proche des vues de Janet Yellen, la présidente de la Fed.
DÉBUTS ATTENDUS DU NOUVEAU PATRON DE CISCO
La semaine à Wall Street sera également marquée par des publications de résultats de sociétés qui concerneront principalement les secteurs de la distribution et des technologiques.
Dans la distribution, Macy's sera particulièrement attendu mercredi alors que le fonds activiste Starboard Value vient d'entrer au capital du groupe de grands magasins en réclamant notamment la cession de ses actifs immobiliers.
Kohl's et Nordstrom jeudi, puis JC Penney vendredi, publient également leurs comptes en attendant ceux de Wal-Mart, le numéro un mondial, le 18 août.
Du côté des technologiques, l'équipementier des réseaux Cisco Systems tiendra la vedette mercredi soir avec les résultats de son quatrième trimestre fiscal, d'autant plus attendus qu'ils seront les premiers à être présentés par le nouveau directeur général Chuck Robbins, qui a succédé en juillet au légendaire John Chambers. Les investisseurs seront à l'affût d'indications sur de nouveaux investissements ou des restructurations.
Symantec publiera de son côté mardi et Applied Materials jeudi.
Dans le compartiment des médias, malmené la semaine passée, on prendra connaissance mercredi des résultats de News Corp, le propriétaire du Wall Street Journal.
Trois quarts environ des entreprises composant le S&P-500 ont désormais présenté leurs comptes trimestriels et les analystes estiment désormais à 1,6% la croissance des bénéfices tandis que les chiffres d'affaires devraient avoir reculé de 3,4% sur un an.
Sur le front des fusions et acquisitions, Berkshire Hathaway, la société de Warren Buffett, pourrait annoncer dans les prochains jours le rachat de l'équipementier aéronautique Precision Castparts pour plus de 30 milliards de dollars, ce qui serait la plus importante acquisition de son histoire.
Capital One Financial a par ailleurs engagé des négociations exclusives en vue du rachat de la filiale de crédit aux entreprises de General Electric (NYSE:GE) spécialisée dans le financement du matériel médical, selon des sources proches du dossier. Cette transaction, qui reste à finaliser, dépasserait probablement 10 milliards de dollars.
Dans le compartiment de l'assurance, l'assureur vie Symetra Financial Corporation passe de son côté pour intéresser le japonais Sumitomo Life Insurance mais un accord n'est pas annoncé comme étant imminent.
(Véronique Tison pour le service français, avec Ingrid Melander à Paris, Nivedita Balu et Hardik Vyas à Bangalore)