PARIS (Reuters) - Le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) plaide mardi dans un entretien au Financial Times pour un réexamen des nouvelles règles européennes en matière de recherche et d'analyse entrées en vigueur cette année.
La directive européenne MiFID II, appliquée depuis janvier, impose aux intermédiaires financiers l'obligation de distinguer le prix de la recherche financière des frais d'exécution, ce qui incite les investisseurs, confrontés à un nouveau poste de dépenses, à réduire le nombre de courtiers auxquels ils ont recours et tend à pénaliser la recherche sur les valeurs petites et moyennes.
Pour le président de l'AMF, Robert Ophèle, il est "tout à fait clair" que certaines des nouvelles règles doivent être remises en cause, a fortiori dans la perspective de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
"Même sans le Brexit, nous aurions dû nous pencher dessus car elles ont des effets très négatifs sur la recherche, notamment sur les 'mid-caps', c'est très clair", a-t-il dit au FT.
Il a ajouté qu'à ses yeux, l'Europe s'était engagée dans un "jeu dangereux" au moment même où les capacités de recherche sur de nombreuses petites capitalisations boursières diminuent.
La France est opposée depuis longtemps déjà à la distinction entre frais de recherche financière et frais d'exécution, défendue au contraire par la Financial Conduct Authority (FCA) britannique.
"Il est clair que depuis le début, nous, l'AMF, nous pensons que ce n'était pas une très bonne idée de promouvoir cette distinction intégrale", a dit Robert Ophèle.
Il a ajouté que le Brexit créait des incertitudes sur l'application à l'échelle européenne des futures nouvelles règles en matière financière.
NOTE: Ces informations n'ont pas été vérifiées par Reuters, qui ne garantit pas leur exactitude.
(Bureau de Paris, Marc Angrand pour le service français, édité par Gwénaëlle Barzic; (Service économique, Tel 01 49 49 53 29)