Le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn, qui lançait mardi à Manchester (nord-ouest) la campagne de son parti pour les élections législatives du 8 juin au Royaume-Uni, a été vite rattrapé par sa position ambiguë sur le Brexit.
"Cette élection ne porte pas directement sur le Brexit. Cette question a été réglée", a rappelé Jeremy Corbyn en présentant le programme du Labour pour ce scrutin, convoqué par la Première ministre Theresa May qui souhaite renforcer la majorité parlementaire des Conservateurs avant de se lancer dans les négociations du Brexit avec Bruxelles.
"La question porte maintenant sur le type de Brexit que nous voulons et sur le type de pays que nous voulons que le Royaume-Uni soit après le Brexit", a-t-il ajouté.
Il a plaidé pour une sortie de l'UE qui préserve les emplois et l'industrie et améliore l'économie du pays.
Mais sa position sur le sujet est devenue moins claire lorsqu'il a refusé de répondre à cinq reprises à la question de la BBC lui demandant si le pays sortirait de l'UE s'il était Premier ministre.
Une source au sein du Labour a indiqué à l'AFP que la question ne se posait pas et que Jeremy Corbyn avait répété dans le passé qu'il respecterait le choix des Britanniques exprimé lors du référendum du 23 juin 2016, et qu'il n'y aurait pas de nouveau référendum pour tenter de revenir sur cette décision.
"L'incohérence chaotique de l'approche de Jeremy Corbyn sur le Brexit signifie que les 27 pays de l'UE en ferait une bouchée dans les négociations", a réagi le ministre conservateur chargé du Brexit, David Davis, montrant que la campagne était bel et bien lancée.
Theresa May a quant à elle été interviewée pour la première fois avec son mari Philip, un banquier, dans une émission de divertissement sur BBC1.
Entre des questions sur son goût pour les chaussures, la cuisine ou le graffeur Banksy qui "n'est pas sa tasse de thé", elle a déclaré que l'enjeu des législatives était pour les Britanniques de faire un choix sur "le leadership du pays" qui a besoin d'un "gouvernement fort et stable" pour mener les négociations "difficiles" du Brexit.
Lors de son discours, Jeremy Corbyn a quant à lui dénoncé une économie britannique "truquée en faveur des riches et des puissants".
"Taxer les tricheurs, les patrons-voyous, les banquiers gourmands: ça suffit comme ça", a-t-il lancé.
"Nous avons quatre semaines pour détruire leur parti. Nous avons quatre semaines pour avoir une chance de récupérer notre argent", a ajouté le chef du Labour qui a insisté sur le fait qu'il resterait à la tête du parti quel que soit le résultat des élections.
Le dernier sondage ICM pour le Guardian auprès de 2.038 personnes interrogées entre vendredi et dimanche donne 49% d'intentions de vote pour les Conservateurs contre 27% pour le Labour, 9% pour les Libéraux-démocrates, 6% pour l'Ukip et 3% pour les Verts.