PARIS (Reuters) - Casino a indiqué lundi qu'il allait demander dans les prochains jours "des délais de grâce" auprès du tribunal de commerce afin d'éviter un défaut de paiement sur sa dette pendant la période de conciliation avec ses créanciers.
Lourdement endetté, le distributeur stéphanois a lancé fin mai des négociations officielles sur sa dette afin de la restructurer. Les conciliateurs ont demandé aux créanciers de ne pas solliciter le paiement des intérêts et des échéances dues pendant cette période mais certains ont refusé, a indiqué Casino dans un communiqué.
Face à ce refus, susceptible de placer le groupe en défaut de paiement avant même la restructuration de sa dette, Casino compte donc demander l'application de "délais de grâce" lui permettant d'éviter ce scénario.
A la Bourse de Paris, l'action Casino chutait lundi de 9,04% à 3,70 euros à 08h39 GMT, après avoir perdu jusqu'à plus de 20% plus tôt en séance.
L'annonce de Casino intervient le même jour que la date butoir pour le dépôt officiel des offres de reprise du groupe.
Deux offres concurrentes, proposant toutes deux d'injecter 1,1 milliard d'euros dans Casino, ont émergé ces dernières semaines avec d'un côté le trio d'hommes d'affaires constitué par Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari, et de l'autre le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.
L'annonce, lundi, de Casino "renforce notre point de vue qu'une injection de capital d'un milliard d'euros évoquée par M. Kretinsky et Niel/Zouari/Pigasse ne sera pas suffisante pour garantir la reprise de l'activité", observe Clément Genelot, analyste chez Bryan Garnier.
"Des cessions d'actifs en France, en particulier Monoprix, seront nécessaires pour financer le tout, les baisses de prix et les réaménagements de magasins", ajoute-t-il.
Contacté, le trio d'hommes d'affaires Niel/Zouari/Pigasse n'a pas souhaité faire de commentaires. Les sociétés EP Global Commerce et VESA Equity Investment de Daniel Kretinsky n'avaient pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaires.
Fin juin, Casino a estimé avoir besoin d'un apport d'au moins 900 millions d'euros en fonds propres. Le groupe a ajouté vouloir conclure un accord de principe avec ses principaux créanciers sur la restructuration de sa dette d'ici à la fin du mois de juillet.
(Rédigé par Blandine Hénault, avec Diana Mandia, édité par Kate Entringer)