LONDRES (Reuters) - Les enquêteurs qui travaillent sur l'explosion en 2017 d'un moteur d'un A380 d'Air France (PA:AIRF) examinent l'hypothèse d'un défaut de fabrication, ce qui pourrait du coup entraîner des contrôles sur des dizaines d'exemplaires de ce très gros porteur à travers le monde, a dit à Reuters une source proche du dossier.
L'enquête, lancée il y a deux ans après l'explosion au-dessus du Groenland d'un moteur de l'A380 avec plus de 500 passagers à bord, s'est concentrée sur le moyeu d'un ventilateur récemment récupéré, explique-t-on.
La partie en titane est la pièce maîtresse des ventilateurs de 3 mètres de large qui équipent les moteurs de l'A380. Ces moteurs sont construits par Engine Alliance, une coentreprise détenue par General Electric (NYSE:GE) et Pratt & Whitney, une filiale de l'américain United Technologies (NYSE:UTX).
Engine Alliance, dont les moteurs équipent environ 60% des A380 en circulation, devrait procéder à des contrôles afin de vérifier la présence d'éventuelles imperfections sur d'autres réacteurs, a-t-on encore dit.
Confirmant que l'enquête se concentrait sur cette pièce du ventilateur, le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA), qui dirige l'enquête, indique avoir découvert une "fissure liée à la fatigue" sur le moyeu.
Les sources indiquent qu'une telle fissure pourrait être liée à un défaut de fabrication et que des contrôles vont être effectués sur des dizaines d'appareils.
Pour procéder à ces contrôles, les avions devront être immobilisés en dehors des calendriers de maintenance habituels, a déclaré une source.
Pratt & Whitney n'a pas souhaité commenter ces informations.
Airbus (PA:AIR) s'est aussi refusé à tout commentaire.
(Tim Hepher; Matthieu Protard pour le service français, édité par Danielle Rouquié)