Les riches et puissants de l'économie et de la politique vont boucler vendredi leur marathon d'entretiens à Davos, dans un contexte troublé par un sentiment anti-élite croissant en Occident. Voici les cinq thèmes clés de l'édition 2017 du Forum économique mondial.
-La Chine, nouveau sauveur de la mondialisation ?-
Le président chinois communiste Xi Jinping est apparu mardi comme un héros capitaliste inattendu, au premier jour du Forum de Davos, avec une ferme défense de la mondialisation, en forte contradiction avec le protectionnisme de Donald Trump.
M. Xi, qui est le premier président chinois à prendre la parole à Davos, a déclaré qu'il n'y avait "pas lieu de rendre la mondialisation économique responsable des problèmes du monde".
Le message a été bien accueilli par les participants à Davos, illustrant le fait que le message compte peut-être plus que le messager. Certains ont cependant relevé que cette ouverture affichée est en totale contradiction avec la politique intérieure du gouvernement.
L'appétit de la Chine pour des acquisitions à l'étranger a aussi été à l'ordre du jour à Davos. L'homme le plus riche de Chine, Wang Jianling, et le milliardaire de l'internet Jack Ma ont exprimé tous les deux leur intérêt pour de nouveaux investissements à Hollywood et ailleurs.
-Colère du peuple-
Après une année marquée par le camouflet des électeurs britannique et américains aux élites, ces derniers ont participé à de nombreux séminaires sur les raisons de ces révoltes et sur les moyens de les contrer.
Le thème officiel de la réunion de cette année a été "un leadership réceptif et responsable", avec en arrière plan le fossé grandissant entre les villes et les campagnes dans les pays occidentaux et des discussions sur les moyens de calmer la "colère" de la classe moyenne.
"C'est une erreur de ne pas reconnaître que la classe moyenne dans mon pays et dans d'autres est préoccupée par le fait que le gouvernement ne se bat pas pour elle", a déclaré l'ancien secrétaire au Trésor américain Lawrence Summers.
-Brexit-
Le Premier ministre britannique, Mme Theresa May, a donné jeudi des informations sur son plan de mise en oeuvre du Brexit, devant un parterre d'hommes d'affaires.
Mme May a déclaré que son pays était "ouvert au monde des affaires", en dépit du fait qu'elle planifie la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen, promettant de nombreux accords commerciaux avec des partenaires de part le monde.
-Robots et emplois-
D'autres participants se sont intéressés cette semaine aux préparatifs à la quatrième révolution industrielle. Il s'agit des progrès technologiques, comme l'intelligence artificielle, qui devrait changer radicalement le monde du travail.
Après que des robots industriels ont remplacé des emplois dans les usines du monde occidental, des experts prédisent la perte de millions d'emplois de cols blancs, que des machines pourraient remplacer et ont lancé un appel urgent aux gouvernements sur les moyens de faire face à ce défi.
"Il y a de plus en plus d'automatismes dans plein de domaines", a déclaré Missy Cummings, une universitaire, experte en robotique, citant les voitures sans chauffeur comme une technologie qui va révolutionner nos vies.
"La réalité est que nous ne pouvons pas garder la tête dans le sable comme une autruche", a-t-elle dit.
-Inégalité-
Comme chaque année, l'ONG Oxfam publie juste avant Davos un rapport illustrant les inégalités croissantes entre riches et pauvres. Huit hommes, dont Bill Gates, le fondateur de Microsoft (NASDAQ:MSFT), présent au Forum, détiennent autant de fortune que la moitié la plus pauvre de la planète.
"L'égalité est sur toutes les lèvres ici à Davos, et peut-être que l'égalité est en train de devenir le nouveau mot à la mode", a déclaré la ministre suédoise des Finances, Mme Magdalena Andersson.
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