Par Senad Karaahmetovic
Malgré une baisse de plus de 1 % vendredi, le S&P 500 a quand même réussi à gagner 1,6 % la semaine dernière. Cette semaine riche en événements a permis à l'indice boursier américain de référence d'atteindre son plus haut niveau depuis août.
Les valeurs technologiques ont mené la charge et l'indice composite Nasdaq (IXIC) a atteint son plus haut niveau depuis la deuxième semaine de septembre. L'indice, qui a terminé la semaine dernière sur une hausse de 3,3 %, était en hausse d'environ 20 % à un moment donné la semaine dernière, par rapport à son plus bas niveau de la fin décembre. L'indice Dow Jones Industrial Average (DJI) a clôturé la semaine dernière dans le rouge à hauteur de 0,15 %.
Une semaine en deux temps
La Réserve fédérale a augmenté de 25 points de base son taux de référence pour le porter dans une fourchette de 4,5 % à 4,75 %, soit le niveau le plus élevé depuis 15 ans. Cependant, les marchés ont interprété la déclaration du FOMC et la conférence de presse du président de la Fed, M. Powell, comme plus dovish que prévu. Entre autres, M. Powell a déclaré que d'autres hausses de taux sont nécessaires pour s'assurer que l'inflation continuera à reculer.
"Nous pouvons maintenant dire, je pense, pour la première fois, que le processus désinflationniste a commencé", a déclaré M. Powell, une phrase qui a probablement fait grimper les actions la semaine dernière.
En conséquence, les actions se sont redressées jeudi, le S&P 500 dépassant presque les 4200. Le sentiment a également été stimulé par un rapport sur les bénéfices meilleur que prévu de Meta Platforms (NASDAQ :META), ainsi que par un nouveau plan de rachat d'actions de 40 milliards de dollars.
Toutefois, le rallye a pris fin jeudi après les heures d'ouverture, après que trois sociétés à très forte capitalisation - Apple (NASDAQ :AAPL), Alphabet (NASDAQ :GOOGL) et Amazon (NASDAQ :AMZN) - ont toutes publié des résultats légèrement inférieurs aux attentes, ce qui a fait baisser leurs actions.
De plus, un rapport sur l'emploi qui a explosé les attentes vendredi a porté un nouveau coup aux haussiers, accélérant encore le repli de la fin de semaine. Alors que l'économie américaine était censée créer 185 000 emplois, elle a ajouté plus d'un demi-million d'emplois en janvier. Le taux de chômage est tombé à 3,4 % - le plus bas niveau depuis 1969.
Alors que le calendrier des données est plus léger pour cette semaine, la saison des bénéfices va se poursuivre. Au 03 février, 242 sociétés du S&P 500 ont publié leurs résultats pour le trimestre de décembre. Selon les calculs de Goldman Sachs, 17 % des entreprises ont manqué les attentes en matière de bénéfices par action d'un écart type par rapport aux estimations des analystes, contre 14 % en moyenne.
"Les résultats sont conformes à la baisse de 1 % en glissement annuel du BPA du S&P 500 attendue au début de la saison des résultats. La société type qui a dépassé les attentes en matière de BPA a sous-performé le S&P 500 de 11 points de base le lendemain de la publication, alors que la surperformance habituelle est de 100 points de base. Cette dynamique reflète apparemment le fait que les récentes données macroéconomiques favorables l'ont emporté sur le signal des résultats rétrospectifs du quatrième trimestre" ont écrit les stratèges GS dans une note.
Parmi les rapports sur les résultats les plus importants de cette semaine, nous soulignons Walt Disney (NYSE :DIS), Uber (NYSE :UBER), PepsiCo (NASDAQ :PEP) et PayPal (NASDAQ :PYPL).
Que disent les analystes des actions américaines avant une nouvelle semaine ?
Goldman Sachs : "Malgré le récent rallye, il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous pensons que la hausse des actions américaines reste limitée et qu'il est peu probable que le S&P 500 termine l'année sensiblement au-dessus de notre objectif de fin d'année de 4000... La combinaison d'une hausse limitée dans notre scénario de base et d'un risque de baisse substantiel si l'économie plonge dans la récession rend la distribution des résultats difficile pour les investisseurs en actions américaines, en particulier par rapport aux alternatives."
JPMorgan : "Le positionnement se normalise rapidement, et la question est de savoir s'il y aura une confirmation fondamentale pour la prochaine étape du rallye. Nous pensons qu'elle pourrait finir par faire défaut, nous prévoyons un trou d'air au cours du T2 et du T3, avec une activité et des bénéfices plus faibles, et par conséquent nous pensons que le T1 sera un point d'inflexion du marché. Nous conseillons d'utiliser la force actuelle afin de réduire l'exposition."
Morgan Stanley : "Bien que nous n'ayons pas obtenu la semaine dernière le retournement définitif que nous attendions pour les actions, la porte est toujours très ouverte pour que notre appel se joue ; même s'il pourrait se développer à un rythme un peu plus lent."
UBS : "Les actions ont bénéficié de divers rebonds au cours de l'année dernière, principalement portés par l'espoir que la Réserve fédérale pivote vers une position plus dovish. Mais aucun de ces rallyes n'a duré. Nous prévoyons un point d'inflexion en 2023, lorsque les banques centrales cesseront de se resserrer et que les perspectives de croissance s'amélioreront. À l'heure actuelle, nous privilégions une orientation défensive pour nous protéger des risques à court terme, ainsi qu'une sélection de valeurs cycliques pour nous préparer à un retournement durable du sentiment du marché."
BTIG : "Alors que la tendance, la largeur et le momentum se sont tous améliorés de manière significative, nous ne pouvons nous empêcher de penser que l'action récente est un peu une panique à la hausse à la suite d'une quantité massive de données macroéconomiques et de résultats spécifiques aux entreprises. L'essentiel de ces événements étant derrière nous, combiné à un nombre important de couvertures de positions courtes et d'achats de calls, les marchés semblent vulnérables à une gueule de bois de février."
A 07h30 EST (12h30 GMT), le DJI futures est en baisse de 195 points (-0,57%), le S&P 500 futures est en baisse de 32 points (-0,78%) tandis que Nasdaq futures se négocie 123 points plus bas, soit près de 1% de baisse sur la journée.