STRASBOURG (Reuters) - Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a dit vendredi vouloir "redonner de l'agilité" à l'économie française, condition selon lui pour saisir les opportunités offertes par les nouvelles technologies et renouer avec la croissance.
Critiqué fin août par la gauche du Parti socialiste pour des propos jugés trop favorables au patronat, notamment sur les 35 heures, il a défendu la nécessité du changement, au risque de se tromper, face à ceux qui préfèrent "se gargariser d'idéaux".
"Nous devons redonner de l'agilité à notre pays pour saisir les nouvelles opportunités économiques", a-t-il dit lors d'un discours prononcé pour l'inauguration de la 83e foire européenne de Strasbourg.
Le ministre, qui est aussi celui de l'Industrie et du Numérique, est revenu sur les mouvements de colère suscités chez les chauffeurs de taxi et les hôteliers par l'irruption d'applications mobiles qui les concurrencent, telles que celles d'UberPop et de Airbnb.
"La question qui nous est posée c'est : voulons-nous résister à tout prix à ce changement, voulons-nous le considérer uniquement comme une menace ou voulons-nous le saisir pour en faire une opportunité ? C'est ça le défi qui nous est posé et c'est le travail que j'essaierai de conduire dans les prochains mois", a-t-il dit.
Après une loi sur la croissance et l'activité adoptée par le Parlement en juillet, Emmanuel Macron doit présenter d'ici la fin de l'année un second projet de loi sur les réformes à conduire pour "saisir ces opportunités".
Devant un aréopage d'élus et de chefs d'entreprise alsaciens, le ministre de l'Economie a plaidé pour une "alliance des salariés, des actionnaires, des entrepreneurs et des collectivités", nécessaire selon lui pour renouer avec la croissance et l'emploi.
Le ministre a cité trois "batailles" à mener pour y parvenir : celles pour la production, pour "le goût du travail et de l'effort" et pour "l'égalité réelle".
"L'égalité, c'est une passion française mais elle ne doit pas être simplement sur le papier. Nous devons reconnaître que, dans certains secteurs, dans certaines catégories d'activités, parfois la surprotection formelle de quelques-unes entraîne la précarisation de tous les autres", a-t-il dit.
"On peut collectivement se gargariser d'idéaux, si nous ne cherchons pas à les faire appliquer en actes, l'ensemble des responsables politiques qu'ils soient politiques ou économiques, se tromperont et auront une responsabilité colossale", a-t-il ajouté.
(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)