NEW YORK (Reuters) - Wall Street a fini en hausse lundi après les propos apaisants de Washington et Pékin concernant leurs relations commerciales, qui ont notamment favorisé les grandes valeurs exportatrices, tandis qu'une série de fusions-acquisitions a animé la cote.
La trêve entre la Chine et les Etats-Unis a déclenché une hausse généralisée, des 11 grands indices sectoriels, et poussé l'indice des valeurs de second rang Russell 2000 à un record historique pour la quatrième séance d'affilée.
Le Dow Jones, qui a repassé la barre des 25.000 pour la première fois depuis la mi-mars, a pris 298,20 points, soit 1,21%, à 25.013,29. Le S&P-500, plus large, a pris 20,04 points, soit 0,74%, à 2.733,01. Le Nasdaq Composite .IXIC a avancé de son côté de 39,70 points (+0,54%) à 7.394,04 points.
Washington et Pékin ont annoncé ce week-end que la Chine avait accepté de prendre des mesures pour importer davantage de produits américains afin de réduire le déficit commercial des Etats-Unis.
Après avoir déclaré que les deux pays mettaient la guerre commerciale "entre parenthèses", le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a précisé lundi que Wilbur Ross, son collègue en charge du Commerce, se rendrait à Pékin la semaine prochaine.
Ces signes d'apaisement profitent aussi au pétrole qui reste orienté à la hausse, dopé en outre par les sanctions américaines contre le Venezuela, et au dollar, qui s'apprécie face à un panier de devises de référence, contre lequel il a atteint en séance son plus haut depuis le 13 décembre.
"Je m'attends à une poursuite de la tendance haussière, à moins d'une mauvaise nouvelle majeure", a dit Gordon Charlop, de Rosenblatt Securities. "C'est l'évolution que l'on peut attendre sur le marché à court terme, car la saison des résultats est terminée, on attend peu d'indicateurs macroéconomiques et sur le plan géopolitique, il semble que les tensions soient apaisées."
Le secteur industriel a pris 1,54%. Boeing (NYSE:BA), qui vend environ un quart de ses avions de ligne à des clients chinois, a bondi de 3,61%, plus forte hausse du Dow Jones et premier contributeur à la progression de l'indice.
L'apaisement des tensions a également favorisé le secteur des semi-conducteurs qui compte nombre de grands clients chinois. L'indice de Philadelphie a pris 1,05%. De même, le secteur technologique a progressé de 0,84%.
Les sidérurgistes AK Steel et U.S. Steel en revanche ont perdu respectivement 5,10% et 3,84%, l'entrée en vigueur des nouveaux droits de douane annoncés ces dernières semaines, dans la sidérurgie entre autres, étant suspendue.
Autre facteur de soutien pour les actions américaines: l'actualité des fusions-acquisitions, nourrie en ce début de semaine. General Electric (NYSE:GE) a ainsi gagné 1,94% après l'annonce du rapprochement de ses activités de matériel ferroviaire avec Wabtec (+3,53%), une opération de 11,1 milliards de dollars (9,45 milliards d'euros).
Dans le secteur financier, la banque régionale MB Financial a pris 12,90% après son rachat par Fifth Third Bancorp (NASDAQ:FITB) (-7,93%) pour 4,7 milliards de dollars.
Quant au groupe hôtelier LaSalle Hotel Properties, il a bondi de 5,36% après l'annonce de son rachat par le géant du capital-investissement Blackstone (+1,25%) pour 3,7 milliards de dollars.
Au total, les fusions-acquisitions annoncées avant l'ouverture des marchés ce lundi représentent 28 milliards de dollars.
Par ailleurs, Tesla (NASDAQ:TSLA) a progressé de 2,77% après avoir annoncé que sa Model 3, toutes options comprises, serait vendue 78.000 dollars (66.300 euros), un prix qui satisfait les investisseurs. Le constructeur de voitures électriques n'avait jusqu'alors évoqué qu'un prix de départ de 35.000 dollars pour sa nouvelle berline qui vise un public plus large.
Micron (NASDAQ:MU) a gagné 3,91%, l'une des plus fortes hausses du S&P 500, après avoir relevé sa prévision pour le trimestre.
Mais Campbell Soup a perdu 2,30% et a touché un creux de six ans. Au moins cinq analystes ont abaissé leur objectif de cours après la démission surprise de sa PDG Denise Morrison et une révision en baisse de ses prévisions 2018.
(Caroline Valetkevitch et Medha Singh, Marc Angrand et Juliette Rouillon pour le serivice français)