La Bourse de New York a terminé en nette baisse mercredi, sous le coup d'une aggravation de la crise grecque et de sombres indicateurs économiques aux Etats-Unis: le Dow Jones a perdu 1,48% et le Nasdaq 1,76%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a lâché 178,44 points à 11.897,27 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 47,26 points à 2.631,46 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 1,74% (22,45 points) à 1.265,42 points.
Vu l'actualité - ralentissement économique, crise en zone euro et débats sur le budget aux Etats-Unis - "c'est très difficile d'imaginer un investisseur prenant une position agressive", a constaté Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.
En zone euro, les questions de dette sont revenues sur le devant de la scène.
Mardi soir, les responsables européens ont été incapables de se mettre d'accord sur les conditions d'une nouvelle aide financière à la Grèce, qui s'est enfoncée dans la crise politique et sociale mercredi au fil de la journée.
Au soir d'imposantes manifestations contre son projet de budget d'austérité, le Premier ministre grec Georges Papandréou a annoncé qu'il procéderait jeudi au remaniement de son gouvernement et demanderait un vote de confiance au Parlement.
Aux Etats-Unis, la journée a été marquée par des statistiques peu encourageantes.
L'activité industrielle dans la région de New York, mesurée par l'indice Empire State, a brutalement chuté en mai, alors que les analystes s'attendaient à une hausse.
Dans l'ensemble du pays, la production industrielle a légèrement progressé (+0,1%), mais moins qu'espéré.
Sur le front de l'inflation, l'indice des prix à la consommation a progressé plus que prévu en mai, et atteint 3,6% en glissement annuel, son plus haut niveau depuis octobre 2008.
"C'est devenu un marché de traders, où les volumes sont de moins en moins le fait d'institutionnels, qui pourraient réagir de manière moins erratique aux événements quoditiens", a observé une source de marché à l'AFP.
"Il y a beaucoup de volatilité. La résultante est baissière, mais pas de manière aussi grave que le marché le laisse entendre", a poursuivi cette source.
L'annonce d'une baisse des ventes de détail moins forte que prévu aux Etats-Unis avait ainsi entraîné une nette hausse mardi des indices new-yorkais, totalement effacée mercredi.
Les 30 valeurs du Dow Jones ont fini dans le rouge.
Les banques ont été particulièrement sanctionnées, l'agence Moody's ayant menacé d'abaisser la note de trois grandes banques françaises, BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole, du fait de leur exposition à la Grèce.
Bank of America a lâché 2,78%, JPMorgan Chase 2,22%.
Les investisseurs ont aussi délaissé les valeurs industrielles, sensibles à la conjoncture et aux mouvements du dollar, dont la faiblesse soutient les exportations.
Le billet vert a fortement progressé mercredi, alors que l'euro plongeait.
Le pétrolier ExxonMobil a abandonné 2,14%, son concurrent Chevron 2,18%, le fabricant d'engins de chantier Caterpillar 2,26% et le producteur d'aluminium Alcoa 2,92%.
Le groupe aéronautique Boeing a perdu 1,06% à 73,85 dollars. Il a pourtant annoncé une augmentation des cadences de production de son nouveau moyen-courrier 737, en raison d'une demande "sans précédent".
La radio sur internet Pandora Media a fini sur une hausse de 8,88% à 17,42 dollars, alors qu'elle s'était envolée de plus de 50% lors des tous premiers échanges pour son entrée sur le New York Stock Exchange. L'opération valorise cette société déficitaire à 2,55 milliards de dollars.
Le groupe pharmaceutique Johnson and Johnson a cédé 1,40% à 66,16 dollars. Il va fermer deux sites de production, ce qui va se traduire par une charge de 500 à 600 millions de dollars après impôts dans ses comptes du deuxième trimestre.
Le marché obligataire est reparti à la hausse. Le rendement du bon du Trésor a reculé à 2,973% contre 3,099% mardi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,199% contre 4,301% la veille.