La Bourse de Paris a de nouveau clôturé en baisse mercredi, pénalisée par des statistiques mitigées des deux côtés de l'Atlantique et le recul de Total en raison d'une fuite de gaz sur une plateforme en mer du Nord.
Le CAC 40 a perdu 1,14% à 3.430,15 points dans un volume d'échanges modeste de 3,234 milliards d'euros.
Sur les autres places européennes, Francfort a cédé 1,13% et Londres 1,03%. De son côté l'Eurostoxx 50 a reculé de 1,13%.
"La consolidation des marchés actions se poursuit en Europe, confirmant l'absence de conviction des investisseurs, après plusieurs semaines de hausse prononcée", ont relevé les analystes du courtier IG Markets.
Plusieurs indicateurs ont pesé sur le marché dès les premiers échanges.
Les crédits au secteur privé en zone euro ont ralenti en février, signe qu'un retour à la normal dans ce domaine n'est pas encore à l'odre du jour dans une région qui commence à peine à surmonter sa crise de la dette.
Pour Martin van Vliet, économiste chez ING, malgré la récente injection de liquidités faites par la Banque centrale européenne en décembre et en février, il est toutefois encore "trop tôt" pour considérer que l'offre de crédit en zone euro ne présente plus aucun risque.
Par ailleurs, en Grande-Bretagne, l'économie s'est contractée de 0,3% au quatrième trimestre de 2011, un recul plus fort que ce qui avait été estimé jusqu'à présent (-0,2%).
Le rebond moins fort qu'escompté des commandes de biens durables aux Etats-Unis n'a pas permis de redynamiser la tendance dans l'après-midi.
"La progression de 2,2% est bien en dessous des attentes du consensus (3%) (...), vu notamment le faible rebond des commandes dans l'aviation civile", a noté Paul Ashworth chez Capital Economics.
Le groupe pétrolier Total, premier capitalisation boursière de la place de Paris, a encore pesé sur les échanges. Il a clôturé sur un recul de 1,40% à 38,02 euros, après avoir chuté de près de 6% la veille, en raison de l'incident survenu dimanche sur l'une de ses plateformes.
Une torchère continuait mercredi à brûler sur la plateforme, faisant craindre à des experts une explosion en cas de changement des vents, actuellement favorables au groupe pétrolier français.
En attendant, Kepler a dégradé la valeur de "achat" à "conserver", selon une source de marché. L'agence d'évaluation financière Fitch a estimé pour sa part que cet incident n'est pas comparable à la marée noire du golfe du Mexique en 2010 et que par conséquent la note du groupe n'était pas menacée par la fuite en cours.
Les valeurs bancaires ont cédé du terrain, affectées par "des rumeurs sur la santé du secteur en Espagne", a indiqué à l'AFP un analyste parisien sous couvert d'anonymat. Société Générale a perdu 2,89% à 22,87 euros, Crédit Agricole 2,82% à 4,75 euros et BNP Paribas 1,30% à 36,90 euros.
Le secteur cyclique, le plus dépendant de la conjoncture, a nettement reculé, pénalisé par la mauvaise surprise sur les commandes de biens durables aux Etats-Unis. ArcelorMittal a perdu 3,44% à 14,18 euros, Saint-Gobain 3,17% à 34,04 euros et Schneider Electric 2,73% à 49,48 euros.
PSA Peugeot Citroën a terminé à l'équilibre (+0,08% à 12,64 euros) après avoir levé avec succès près d'un milliard d'euros à l'issue d'une augmentation de capital prévue dans le cadre de son alliance avec l'américain General Motors.
Gemalto (+1,42% à 48,81 euros) a profité du relèvement de recommandation sur son titre à "surperformance" par CA Cheuvreux.
Soitec (-2,27% à 4,47 euros) a, à l'inverse, souffert d'un abaissement de recommandation, de "surperformer" à "neutre", par Exane-BNP Paribas.
Neopost (-3,0% à 48,92 euros) s'est replié après avoir publié un bénéfice net 2011 en légère baisse de 1,5%, à 154,6 millions d'euros, due à la provision pour le plan d'"optimisation des structures" annoncé en septembre.