PARIS (Reuters) - Le groupe Bouygues (EPA:BOUY) a annoncé vendredi l'abandon du projet de fusion de TF1 (EPA:TFFP) et M6 faute d'avoir surmonté les réticences de l'Autorité de la concurrence.
"À la suite des débats avec l'Autorité et malgré les remèdes additionnels proposés, il apparaît que seuls des remèdes structurels concernant a minima la cession de la chaîne TF1 ou de la chaîne M6 seraient de nature à permettre l’autorisation de l'opération. Les parties ont donc conclu que le projet ne présentait plus aucune logique industrielle", dit la maison-mère de TF1 dans un communiqué.
"En conséquence, en accord avec les autres parties, Bouygues a décidé de mettre fin au processus d'examen de l'opération devant l'Autorité de la Concurrence."
L'instance a fait part fin juillet de ses préoccupations face à ce projet, redoutant son impact sur l'acquisition de droits de diffusion de contenus audiovisuels, l'édition et la commercialisation des chaînes de télévision ainsi que la distribution de services de télévision et la publicité.
Dans un communiqué publié après l'annonce de Bouygues, l'Autorité de la concurrence dit prendre acte de cette décision et rappelle que "l'opération aurait pu engendrer des risques concurrentiels majeurs notamment sur les marchés de la publicité télévisuelle et de la distribution de services de télévision".
"La puissance de marché des groupes TF1 et M6 réunis, qui sont, aujourd'hui, les deux plus proches concurrents sur le marché de la publicité télévisée, fait naître un fort risque de hausse des prix des espaces de publicité vendus par les parties au détriment des annonceurs et des consommateurs", dit Benoît Coeuré, le président de l'Autorité, dans ce communiqué.
L'opération prévoyait la prise de contrôle du nouvel ensemble par Bouygues avec une participation de 30%, tandis que le groupe allemand RTL (ETR:RRTL), filiale de Bertelsmann, conserverait 16% de cette nouvelle entité.
(Rédigé par Nicolas Delame, édité par Sophie Louet et Tangi Salaün)