La croissance du marché automobile européen s'est tassée en novembre (+1,4%), principalement en raison d'un recul des immatriculations en Allemagne et en France, a annoncé mardi l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA).
Au total, quelque 954.000 voitures neuves ont été immatriculées le mois dernier contre 940.000 en novembre 2013, a précisé l'ACEA dans sa livraison mensuelle de statistiques. Le chiffre de 1,4%, le plus mauvais depuis le début de l'année 2014, vient à la suite de deux mois de forte hausse (+6,4% en septembre et +6,5% en octobre).
Ce résultat est dû au recul des marchés allemand (-1,8%) et français (-2,7%), qui ont contribué à effacer les gains au Royaume-Uni (+8%), en Italie (+5%) et en Espagne (+17,4%), un marché divisé par deux pendant la crise de 2008-2013.
Sur l'ensemble de l'année, la croissance du marché européen reste de 5,7%, et l'ACEA note que les immatriculations de véhicules neufs dans l'UE ont connu 15 mois consécutifs de progression.
Pour de nombreux marchés européens, l'année 2014 aura été celle d'un début de net rattrapage: ainsi de l'Espagne (+18,1%), de la Grèce (+19,1%) et du Portugal (+34,5%).
Mais même si le point bas semble avoir été touché en 2013, "on a un marché européen qui reste très loin de retrouver ses niveaux d'avant crise", prévient Flavien Neuvy, directeur de l'observatoire Cetelem de l'automobile.
Pour lui, le ralentissement observé en novembre "laisse penser que l'on devrait rester en territoire positif en 2015, mais avec une progression moins forte que cette année".
Vu les volumes, c'est surtout le Royaume-Uni, deuxième marché automobile de l'UE, qui a contribué à tirer la croissance: +9,4% depuis le début de l'année. L'Allemagne, premier marché, n'a progressé que de 2,6% et la France, troisième, de 1,1%.
- Dacia dynamique -
En novembre, les constructeurs français ont connu des sorts contrastés dans l'UE: le groupe Renault a progressé de 3,9% grâce à une croissance de 11,6% chez Dacia, tandis que la marque au Losange n'a crû que de 1%.
PSA, de son côté, a reculé de 3,1%, entraîné par une contraction des ventes de Citroën (-6,9%) alors que Peugeot est resté quasi stable (-0,1%).
Sur les 11 premiers mois de 2014, les deux groupes français restent dans le vert: Renault a fait presque trois fois mieux que le marché, avec 14,3% de progression, et PSA a vu ses immatriculations croître de 3,8%.
Composante de la performance de Renault, le succès de Dacia ne se dément pas, avec 27,1% de progression depuis janvier. Ces voitures simples et bon marché représentent une "stratégie gagnante" pour Renault, puisqu'elles bénéficient "d'une dynamique européenne, qui tire le groupe vers le haut", explique M. Neuvy à l'AFP.
Volkswagen reste le leader incontesté du marché européen, dont il s'est arrogé 26,5% en novembre. Le groupe a vu ses immatriculations progresser de 2,6% pendant le mois et sa croissance est de 7,4% depuis le 1er janvier.
PSA et Renault occupent les autres places du podium, avec des parts de marché respectives de 10,3% et 9,7% le mois dernier.
Ford, de son côté, a reculé en novembre (-5,3%) mais suit la progression du marché sur 11 mois (+5,9%), tandis qu'Opel sombre de 11,9% en novembre et encore de 4,2% depuis le début de l'année.
BMW dépasse Opel en volumes au mois de novembre, grâce à sa progression de 9,7%. Le groupe bavarois (BMW et Mini) croît de 3,6% depuis janvier, faisant mieux que son concurrent Daimler (Mercedes et Smart) qui, malgré un bon mois de novembre (+4%), n'enregistre que 2,2% de croissance en 11 mois.
Fiat-Chrysler, de son côté, a enregistré une hausse de ses immatriculations de 3,3% pendant la même période, et de 3,7% en novembre, la spectaculaire envolée de Jeep (+117,8%) compensant la méforme des autres marques.
Sur des volumes huit fois plus faibles que Volkswagen, Toyota reste le leader des Japonais: +4,2% en novembre. Nissan s'est toutefois encore rapproché de son concurrent avec une hausse de 20,4% sur le mois. Depuis janvier, le partenaire de Renault a crû de 12,2% et Toyota de 3,4%.