►Le chemin vers l’élection n’est pas fini et devrait ajouter de la volatilité aux marchés. Mais, l’orientation que donnera la Fed lors de sa décision de politique monétaire la semaine prochaine, sera la plus déterminante pour les marchés à court terme. Les chiffres d’inflation (CPI), attendus aujourd’hui, en cas d’une baisse bien plus marquée que celle attendue, pourraient pousser la Fed à une baisse forte de ses taux, soit 50 pb. Ce n’est pas notre scénario. Même si les prix de l’énergie devraient bien contribuer à la désinflation, l’inflation cœur devrait montrer encore une baisse modérée. Ceci, avec un marché de l’emploi qui ne s’effondre pas, va selon nous dans le sens d’une première baisse modérée de 25 pb.
►La contribution de l’énergie à la désinflation est évidemment un facteur positif. Ceci vient soutenir le pouvoir d’achat des ménages outre-Atlantique comme en Europe, et donc la croissance. Cette baisse des prix de l’énergie est due à la forte baisse du prix du pétrole (69,7 dollars le baril). La faiblesse de la demande mondiale, notamment en Chine, pèse sur les prix. Néanmoins, alors qu’on s’attendait en octobre à une réduction des coupes de production de la part des pays de l’OPEP, ceux-ci, notamment l’Arabie Saoudite, pourraient accentuer la réduction de l’offre afin de soutenir les prix.
►Aujourd’hui, toute variable qui donne un signal sur l’évolution du cycle économique américain est importante à suivre, devant les inquiétudes qui ont gagné les marchés sur les risques de récession. L’enquête auprès des petits commerces (NFIB) en août, montre que la confiance des petits commerces recule mais ne s’effondre pas. L’inflation reste un problème, mais du côté du marché du travail les hausses de salaires se calment.
►Comme on l’indiquait, la faiblesse de l’activité en Chine continue d’inquiéter. On voit que la demande intérieure n’arrive pas à décoller devant une stratégie de désendettement à caractère déflationniste. Le soutien fort à la production et non pas à la consommation se voit dans la baisse des prix, mais trouve néanmoins un débouché dans les marchés mondiaux avec des exportations qui continuent à progresser assez nettement (8,7% en dollars en glissement annuel, en août). Alors que les importations stagnent.
Le débat télévisé entre K. Harris et D. Trump hier soir semble avoir donné un avantage à l’actuelle Vice-présidente des Etats-Unis. Evidemment, le débat a présenté un énorme contraste avec celui entre D. Trump et J. Biden. Sur l’économie comme sur les sujets sociétaux K. Harris a mis D. Trump dans une position défensive, le poussant à lancer de nombreuses attaques envers la vice-présidente qui semblent avoir été plutôt préjudiciables à l’ancien président.
Au total, les premières mesures imparfaites sur le résultat de ce débat se sont vues dans les paris en ligne qui ont tourné, de manière marquée, en faveur de Mme Harris. En outre, de manière anecdotique, Mme Harris, après le débat, a eu la bonne surprise de recevoir le soutien de la méga-star Taylor Swift qui a déclaré qu’au regard du débat, elle voterait pour K. Harris et T. Walz, son colistier.
Etats-Unis : le débat entre K. Harris et D. Trump semble bien avoir tourné en faveur de la vice-présidente, à en croire les paris en ligne
A la suite du débat, certains ont appelé à un nouveau débat entre les deux candidats. Il semblerait qu’au vu de la performance de D.Trump, il y ait de l’hésitation dans son camp pour en organiser un autre. On le saura dans les prochains jours.
Evidemment, les programmes économiques des deux candidats ont des nombreuses différences, avec notamment celui de D. Trump qui porte des fortes baisses d’impôts et une stratégie commerciale très protectionniste. Néanmoins, les deux pourraient encore creuser très fortement le déficit public américain, même si d’après la plupart les calculs, celui de D. Trump aurait un coût nettement plus important. Sur les marchés, ce sont les promesses de nouvelles baisses d’impôts qui se traduisent par un soutien plus important.
La course à la présidence n’est pas finie et celle-ci devrait encore apporter de la volatilité sur les marchés. Aussi, il ne faut pas négliger les élections des deux chambres et notamment celle du Sénat. A ce stade, la plupart des estimations vont dans le sens d’une majorité républicaine, avec le gain de deux sièges, soit leur 51 sièges sur 100. Néanmoins, certaines élections restent très indécises. Dans le cas d’une victoire de Mme Harris à la présidence, il est clair qu’un contrôle du Sénat par le parti républicain limiterait fortement les marges de manœuvre de la nouvelle présidente, pour conduire sa politique.
Une des bonnes nouvelles pour l’économie mondiale au cours des dernières semaines a été la baisse du prix du pétrole. En effet, celui-ci a retrouvé le niveau le plus bas depuis la fin de 2021, en atteignant 69,5 de dollars pour le baril de Brent.
Ceci devrait redonner du pouvoir d’achat aux ménages des deux côtés de l’Atlantique et soutenir la croissance, tout en contribuant à la désinflation en cours.
En même temps, cette baisse du prix du pétrole, traduit aussi le manque d’allant de l’économie mondiale. En effet, la croissance est toujours là, certes, mais l’expansion est plutôt lente avec notamment une économie qui peine à retrouver du dynamisme.
C’est dans ce contexte que les dernières prévisions de l’OPEP sur l’évolution de la demande future ont été révisées à la baisse pour 2024, avec une progression qui ne serait qu’à 2,11 millions de barils/jour, contre 2,25 précédemment. Ceci est donc venu aussi peser sur les prix.
Global: le prix du pétrole a continué à baisser, atteignant son plus bas niveau depuis la fin 2021
Ainsi, le marché semble se trouver dans une situation de léger excès d’offre et ce malgré la réduction de l’offre par les pays de OPEP+, de près de 2 millions de barils/jour. Aussi, difficile de dire aujourd’hui quelle sera la décision finale de l’OPEP concernant justement les réductions de production initialement envisagées l’année passée. En effet, l’organisation avait annoncé qu’à partir d’octobre elle pourrait de nouveau ouvrir les vannes. Ceci semble aujourd’hui peu probable, compte tenu du niveau des prix actuels. En fait, on pourrait éventuellement voir des nouvelles coupes. A cette incertitude, pourrait aussi s’ajouter une prime qui semble avoir disparu concernant les tensions au Moyen-Orient. C’est dans ce contexte que nous pensons toujours que le prix du pétrole pourrait un peu se redresser, d’ici la fin d’année.
La croissance économique semble toujours résister, même si des signes de ralentissement graduel apparaissent, comme nous l’ont d’ailleurs indiqué les chiffres du marché du travail la semaine dernière. Allant dans ce sens, l’enquête auprès des petits commerçants (NFIB) aux Etats-Unis a aussi montré un ralentissement de l’activité, si on se réfère au recul de la confiance au mois d’aout. Cela a cassé la dynamique de hausse de cet indicateur, constatée depuis le mois de mars. Néanmoins, cet indicateur est aussi très sensible aux contexte politique, et il est probable que le changement de dynamique de l’élection présidentielle ait eu un impact sur le sentiment de ces entreprises.
Etats-Unis : l’enquête auprès des petits commerçants (NFIB) montre une baisse de la confiance en août
Dans les détails de l’enquête, on peut souligner que pour les petits commerçants, même si la désinflation progresse, l’inflation reste un sujet de préoccupation : cela indique que la normalisation sur la progression des prix n’est pas encore vraiment acquise.
En même temps, un des contributeurs à la montée des coûts a été la hausse du coût du travail. Or, selon l’enquête, les hausse des salaires dans ce segment de l’économie continuent de se calmer, ce qui irait dans la bonne direction pour la Fed. Soulignons toutefois que l’enquête dévoile que ces commerces rencontrent toujours des difficultés à embaucher du personnel qualifié.
Etats-Unis: l’enquête NFiB continue d’indiquer que l’inflation reste un problème, même si les hausses de salaires s’atténuent
Le PMI ont montré que la croissance chinoise reste plombée par le manque de dynamisme de la demande intérieure. Les données du commerce extérieur sont venues confirmer cette situation : avec des importations en dollars, qui ont reculé en aout, pour un glissement annuel à seulement 0,5%. En même temps, les exportations maintiennent leur robustesse progressant de 8,7% en glissement annuel.
Chine : les chiffres du commerce extérieur sont venus confirmer la faiblesse de la demande intérieure et le soutien à la croissance de la demande extérieure
Sebastian PARIS HORVITZ, Stratégiste
►L’élection présidentielle américaine s’approche à grand pas. Le débat de la nuit dernière semble bien avoir tourné en faveur de K. Harris, à en croire la plupart des commentaires des spécialistes et les paris en ligne. On verra si K. Harris maintient cette avance. Après le débat, K. Harris, comme un signe de sa bonne performance, a reçu le soutien de la méga-star Taylor Swift.