par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Les Bourses de la zone euro ont terminé en hausse jeudi pour la quatrième séance d'affilée et Wall Street a inscrit de nouveaux records grâce à l'espoir d'un accord au Congrès américain sur un plan de relance massif et à celui, toujours présent, d'un compromis entre Londres et Bruxelles sur le Brexit.
À Paris, le CAC 40 a fini la journée sur un gain symbolique de 0,03% (1,78 point) à 5.549,46 points alors qu'à Francfort, le Dax progresse de 0,75%. A Londres, le FTSE 100, de nouveau handicapé par l'appréciation de la livre sterling, a reculé de 0,3% .
L'indice EuroStoxx 50 affiche une hausse de 0,5%, le FTSEurofirst 300 0,31% et le Stoxx 600 0,3%, au plus haut depuis le 26 février, sans être toutefois parvenu à repasser les 400 points.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street était elle aussi bien orientée, le Dow Jones s'adjugeant 0,37%, le Standard & Poor's 500 0,4% et le Nasdaq Composite 0,55%.
Ce dernier et le S&P-500 ont inscrit des records dès les premiers échanges et le Dow est monté à 30 323,78 points, à moins de trois points du plus haut historique de lundi.
Les investisseurs continuent de miser sur l'adoption prochaine du plan de relance de 900 milliards de dollars (736 milliards d'euros) dont les responsables démocrates et républicains du Congrès continuent de discuter.
Ils espèrent aussi que les négociateurs britanniques et européens finiront par s'entendre sur les relations commerciales post-Brexit, même si l'Union européenne ne s'attend pas à un accord dans les prochaines heures.
A ces deux facteurs s'ajoute la perspective du déploiement en Europe à partir du 27 décembre du premier vaccin autorisé contre le coronavirus.
VALEURS
En Europe, l'appétit pour le risque et la confiance dans l'amélioration de la conjoncture ont bénéficié en premier lieu aux secteurs de la distribution (+2,07%), des hautes technologies (+1,43%) et des médias (+1,23%).
A Paris, la plus forte progression du CAC 40 est pour Cap Gemini (PA:CAPP) (+3,54%), qui a profité du relèvement de la prévision de chiffre d'affaires annuel de l'américain Accenture (NYSE:ACN) (+8,45%).
EDF (PA:EDF) a pris de son côté 1,97% après avoir revu à la hausse son objectif d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) annuel.
A Londres, le groupe publicitaire WPP (LON:WPP) s'est adjugé 4,19% après avoir dit prévoir de retrouver en 2022 ses niveaux d'activité de 2019.
LES INDICATEURS DU JOUR
Aux Etats-Unis, les inscriptions au chômage ont enregistré la semaine dernière une hausse inattendue à 885.000 alors que le consensus les donnait en baisse à 800.000.
Autre signe suggérant que la reprise s'essouffle, l'indice d'activité "Philly Fed" a reculé plus qu'attendu, à 11,1 en décembre contre 26,3 le mois précédent. Les mises en chantier et les délivrances de permis de construire ont au contraire augmenté, confirmant la bonne santé du marché immobilier.
En Europe, l'indice Insee du climat des affaires en France, en hausse d'un point à 93, a confirmé l'amélioration progressive des conditions d'activité.
CHANGES
La perspective de plus en plus nette d'un plan de relance synonyme de creusement du déficit budgétaire a contribué à la baisse du dollar, tombé à son plus bas niveau depuis plus de deux ans et demi face aux autres grandes devises internationales (-0,68%).
L'euro, à l'opposé, a atteint 1,2262 dollar, son plus haut niveau depuis avril 2018, avant de revenir autour de 1,2250.
Les dernières nouvelles des négociations sur l'après-Brexit continuent de favoriser la livre sterling, en hausse face au billet vert (+0,67%)comme face à la monnaie unique (+0,21%). La devises britannique n'a que légèrement réduit ses gains après la décision de la Banque d'Angleterre de laisser sa politique monétaire inchangée, comme attendu.
A noter aussi, le pic de six ans du franc suisse face au dollar après la confirmation par la Banque nationale suisse (BNS) de sa politique d'interventions ciblées sur le marché des changes.
TAUX
Les écarts sont réduits sur les marchés de taux en Europe comme aux Etats-Unis. Le rendement du Bund allemand à dix ans, à -0,573% en fin de séance, a effacé rapidement la hausse provoquée par la présentation du programme d'émission 2021 de l'Allemagne, qui pourrait atteindre 471 milliards d'euros.
Côté américain, le rendement des bons du Trésor à dix ans a reculé sous 0,9% après les indicateurs économiques du jour mais a ensuite repris la quasi-totalité du terrain perdu.
PÉTROLE
La perspective de mesures massives de relance aux Etats-Unis et la baisse des stocks de brut américains ont permis au marché d'atteindre leur plus haut niveau depuis neuf mois.
Le Brent est ainsi monté à 51,90 dollars le baril avant de revenir à 51,40 dollars, en hausse de 0,63%, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,86% à 48,23 dollars après un pic à 48,59.
(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)