par Robert-Jan Bartunek
BRUXELLES (Reuters) - ArcelorMittal a revu en baisse sa prévision de bénéfice brut de 2015 vendredi, évoquant une chute des cours de l'acier en raison des exportations bon marché de la Chine et observant que la clientèle s'abstient pour l'instant de lancer de nouvelles commandes.
Le premier sidérurgiste mondial anticipe un excédent brut d'exploitation (EBE, Ebitda) de 5,2 à 5,4 milliards de dollars (4,8-5,0 milliards d'euros) alors qu'il projetait auparavant six à sept milliards. Le consensus actuel des analystes, qui ne tenaient déjà plus compte de la projection antérieure, donne un Ebitda de 5,5 milliards.
"Des conditions d'activité déjà difficiles se sont encore dégradées ces derniers mois, en raison surtout de nouvelles baisses des prix de l'acier causées par des prix à l'exportation chinois exceptionnellement bas", déclare le PDG Lakshmi Mittal dans un communiqué.
ArcelorMittal est peu présent en Chine mais cette dernière est le premier producteur et consommateur mondial d'acier. La demande chinoise a baissé de 5,8% sur la période janvier-septembre, selon la fédération chinoise du fer et de l'acier CISA, les futures sur l'acier de la Bourse de Shanghai tombant à des plus bas record.
ArcelorMittal prévoit aussi une demande d'acier inférieure cette année à ce qu'elle était l'an dernier, évoquant en particulier la situation des marchés brésilien, américain et chinois.
Il projette une consommation apparente d'acier, qui incorpore le stockage et le déstockage, en baisse de 1,5% à 2,0% par rapport à 2014. Il pensait auparavant que le marché se contenterait de stagner.
Au troisième trimestre, l'Ebitda du sidérurgiste a représenté 1,35 milliard de dollars, en recul de 30% sur les 1,90 milliard dégagés un an auparavant, conforme en gros au consensus Reuters qui le donnait à 1,36 milliard.
La dette nette a augmenté de 200 millions de dollars au troisième trimestre, par rapport aux 16,8 milliards du trimestre précédent, mais le sidérurgiste n'en confirme pas moins sa prévision d'un cash flow positif cette année et d'une dette nette de moins de 15,8 milliards en fin d'année.
(Avec Philip Blenkinsop, Wilfrid Exbrayat pour le service français)