PARIS (Reuters) - Une tribune signée par plus d'une centaine de personnalités à paraître dans le Journal du dimanche dénonce les propos jugés "homophobes" tenus par la ministre déléguée aux Collectivités territoriales, Caroline Cayeux.
La Première ministre, Elisabeth Borne, a estimé vendredi que "l'incident" impliquant sa ministre, qui a présenté des excuses, était clos et qu'elle restait "au travail".
Pour les auteurs de la tribune, Caroline Cayeux "a choisi délibérément de maintenir des propos homophobes : c'est certainement répréhensible. Et seul un juge devrait en décider."
"La question est de savoir si le gouvernement, dans son devoir de solidarité, valide la position d’un de ses membres, et si la majorité souscrit à son attitude", peut-on lire dans le texte notamment signé par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, l'ancien Premier ministre Manuel Valls, l'écrivain Philippe Besson et le président du groupe SOS Jean-Marc Borello, un proche d'Emmanuel Macron.
"Il s'agit de défendre non pas telle ou telle communauté, mais bien le respect du principe d’égalité et de légalité par un membre du gouvernement", ajoute-t-on.
Public Sénat avait demandé mardi à l'ex-maire divers droite de Beauvais si elle confirmait des propos tenus en 2013 sur la loi Taubira autorisant le mariage et l'adoption pour les couples de même sexe. Elle avait alors parlé de réformes "de caprice" et d'un "dessein qui va contre la nature".
Caroline Cayeux, nommée le 4 juillet au sein du gouvernement "Borne 2", a suscité le trouble en maintenant ses dires, assortis de cette remarque : "Je dois vous dire quand même j’ai beaucoup d'amis parmi ces gens-là. Franchement, c'est un mauvais procès qu'on me fait et ça m'a beaucoup contrariée."
"Comment accepter qu'un membre de l’exécutif, dont le premier rôle est d'assurer l'application des lois, puisse appeler 'ces gens-là' des citoyens français ?", s'interroge la tribune parue dans le JDD.
Plusieurs associations de lutte contre l'homophobie ont annoncé mercredi le dépôt d'une plainte contre Caroline Cayeux.
(Reportage Elizabeth Pineau)