Les Etats-Unis veulent éviter que l'Europe soit "affaiblie par une crise prolongée", a indiqué mardi le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner.
"Nous ne voulons pas voir l'Europe affaiblie par une crise prolongée", indique M. Geithner dans une déposition écrite adressée à la Commission des services financiers de la Chambre des représentants devant laquelle il comparaissait dans la matinée à Washington.
"Nous sommes rassurés par les progrès que nos collègues européens ont fait ces mois-ci" pour endiguer la crise de la dette publique en Europe, indique le ministre, et "nous espérons qu'ils seront capables de prolonger ces efforts dans les semaines et les mois à venir pour mettre en place une stabilité financière et une croissance économique reposant sur des bases plus durables".
Le Fonds européen de stabilité financière (FESF), dont la mission est de soutenir les pays de la zone euro en difficulté, a levé lundi 1,5 milliard d'euros en émettant pour la première fois des obligations à 20 ans à l'occasion d'une opération qui était considérée comme un test pour les marchés.
M. Geithner rappelle que l'Amérique a tout intérêt à ce que l'économie européenne soit en bonne santé, à l'heure où "la reprise est en train de se renforcer aux Etats-Unis".
"Quand la croissance ralentit en Europe, cela affecte la croissance dans le monde entier", ajoute-t-il.
"Nous continuerons de travailler en étroite collaboration avec [les Européens] et le Fonds monétaire international pour permettre des progrès supplémentaires en Europe", promet le ministre, rappelant néanmoins que son pays reste opposé à une augmentation des ressources du FMI qui permettrait à cette organisation de venir davantage en aide à l'Europe, ou à d'autres pays.
M. Geithner devait être entendu mercredi avec le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, par une autre commission parlementaire pour une nouvelle audition consacrée à la situation en Europe.
La Fed a publié l'allocution que M. Bernanke compte prononcer à cette occasion. Selon lui, l'Europe "doit encore en faire davantage" pour lutter contre la crise.
"La résolution complète de la crise nécessitera un renforcement supplémentaire du système bancaire européen, une augmentation importante des pare-feu destinés à empêcher la contagion de la crise sur les marchés de la dette publique, et point crucial, des efforts ininterrompus pour améliorer la croissance économique et la compétitivité et réduire les déséquilibres de la balance des paiements des pays en difficulté", estime M. Bernanke.
Le chef de la Fed juge néanmoins que "la diminution récente des tensions financières en Europe est une évolution bienvenue pour les Etats-Unis étant donné les liens financiers et commerciaux importants qui unissent" les économies de part et d'autre de l'Atlantique.