Investing.com -- Les stratèges de JPMorgan (NYSE:JPM) prévoient que les actions européennes continueront à sous-performer leurs homologues américaines en 2025, car le groupe reste plombé par une activité économique en demi-teinte, l'incertitude politique et des vents contraires structurels.
Malgré la sous-performance de la zone euro, avec l'indice Euro Stoxx 50 (SX5E) en phase de consolidation depuis mars 2024, les stratèges de JPMorgan pensent que le groupe "ne pourra pas progresser en termes absolus pendant un certain temps encore". Par conséquent, JPMorgan continue de sous-pondérer les actions européennes par rapport aux actions américaines.
La note met en évidence plusieurs facteurs clés à l'origine de ces perspectives. Les indices PMI manufacturiers de la zone euro restent faibles, signalant une activité industrielle atone.
"Le flux de données de la zone euro continue d'être inférieur à celui des États-Unis et l'incertitude commerciale est susceptible d'affaiblir la confiance des entreprises internationales", ont déclaré les stratèges dirigés par Mislav Matejka dans une note.
Un autre facteur clé est l'affaiblissement de la croissance du chiffre d'affaires, que JPMorgan considère comme une contrainte pour l'accélération future des bénéfices. La note avertit que les prévisions mondiales de bénéfices par action pour 2025, qui prévoient une ré-accélération de la croissance des bénéfices de 6 %, risquent d'être revues à la baisse, "en particulier en dehors des États-Unis". La croissance de 10 % du bénéfice par action (BPA) prévue pour la zone euro en 2025 est considérée comme "trop optimiste" compte tenu de l'environnement actuel, soulignent les stratèges.
Si les États-Unis ont bénéficié d'une croissance plus forte, leurs valorisations sont nettement plus élevées, puisqu'elles se négocient à un ratio cours/bénéfice prévisionnel de 22 fois. En revanche, les valorisations de la zone euro semblent moins chères, mais la dynamique des bénéfices n'est pas suffisante pour tirer parti de cette décote.
Les stratèges de JPMorgan soulignent également l'impact de la vigueur du dollar américain et des mesures de relance insuffisantes de la Chine. Ces facteurs ont affecté de manière disproportionnée les secteurs fortement exposés à la zone euro, tels que l'automobile, les produits de luxe, les semi-conducteurs et les produits chimiques, que le rapport conseille aux investisseurs d'éviter.
Pour l'avenir, les stratèges estiment que les rotations régionales et de style pourraient devenir plus favorables au cours du deuxième trimestre 2025. Toutefois, ils préviennent que les catalyseurs d'une reprise européenne restent limités à court terme.
Au-delà des États-Unis et de la zone euro, JPMorgan reste surpondéré sur le Japon et neutre sur le Royaume-Uni.
Au Japon, la baisse des taux d'intérêt, l'accélération des rachats d'entreprises et l'amélioration de la croissance des salaires soutiennent les perspectives positives.
Par ailleurs, la décote record du Royaume-Uni par rapport à d'autres régions, associée aux rendements en dividendes les plus élevés au monde, en fait une option plus défensive en période de volatilité accrue des marchés.