La Bourse de Paris reculait jeudi (-1,66%), dans le sillage de Wall Street, les investisseurs ayant mal digéré les annonces de la banque centrale américaine de la veille.
À 09H32, l'indice CAC 40 perdait 79,35 points à 4.698,10 points. Mercredi, il avait fini sur un léger rebond (+0,49%).
"Là où le bât blesse, c'est que le marché attendait un signal clair et direct indiquant que la Fed allait se mettre en mode pause", explique Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.
Wall Street a terminé en fort recul mercredi, les investisseurs ne jugeant pas assez conciliant le ton employé par la banque centrale américaine (Fed), après le quatrième relèvement de ses taux d'intérêt cette année et l'abaissement de ses prévisions de croissance pour l'an prochain.
La Fed a augmenté son taux directeur d'un quart de point, faisant fi des pressions du président américain Donald Trump. Comme attendu par la majorité des économistes, elle prévoit désormais deux hausses de taux l'an prochain au lieu de trois initialement.
Beaucoup de boursiers avaient cependant "douté ces dernières séances de la possibilité même d'une hausse des taux en décembre et une plus importante proportion" d'entre-eux "attendait un message allant dans le sens du statu quo monétaire en 2019", a rappelé Christopher Dembik.
La Fed n'a que modestement révisé ses prévisions: elle table désormais sur une croissance du Produit intérieur brut américain de 2,3% l'an prochain, contre 2,5% lors de ses projections publiées en septembre.
En revanche, la Banque du Japon (BoJ) a maintenu jeudi à l'identique sa politique monétaire ultra-accommodante, reconduisant ses mesures de soutien à l'économie au moment où ralentit la croissance mondiale.
La Banque d'Angleterre (BoE) devait pour sa part communiquer sur ses taux d'intérêt dans l'après-midi, aucun changement n'étant attendu dans sa politique monétaire.
"Il y a tant d'incertitude autour du Brexit que ce serait un choc si elle modifiait sa politique", souligne David Madden, analyste chez CMC Markets.
"Aucun doute que l'incertitude autour du Brexit va inciter la BoE à maintenir" sa politique, estime aussi Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group.
En Italie, un accord sur le budget a été trouvé avec la Commission européenne, en partie grâce au report de l'entrée en vigueur des deux réformes-phares, celle des retraites et du revenu de citoyenneté.
"Le bras de fer entre Rome et Bruxelles a pris fin et les investisseurs sont soulagés dans la mesure où ils craignaient une nouvelle vague dans la crise de la dette", observe M. Madden.
En France, le ministre des Finances Bruno Le Maire a affirmé mercredi bénéficier de la "compréhension" de la Commission européenne sur les dépenses supplémentaires engagées par la France à cause de la crise des "gilets jaunes".
Plusieurs actions baissaient encore plus que le CAC 40.
Renault (PA:RENA) perdait 2,31% à 53,26 euros, son patron Carlos Ghosn pouvant espérer être libéré bientôt sous caution, après le rejet jeudi par le tribunal de Tokyo de la requête du parquet d'étendre sa garde à vue.
Société Générale (PA:SOGN) se repliait de 2,40% à 28,21 euros après que la banque a annoncé avoir conclu la vente de sa filiale serbe à OTP.