L'action de Worldline a chuté de plus de 15 % lundi, s'ajoutant à sa chute récente suite à la révision à la baisse de ses prévisions la semaine dernière et aux inquiétudes croissantes concernant les problèmes structurels.
La société a revu à la baisse ses prévisions pour l'ensemble de l'année 2024, citant la faiblesse des conditions commerciales, en particulier dans ses activités australiennes et dans certains secteurs verticaux en ligne tels que les voyages et l'hôtellerie.
À la suite de cette nouvelle, HSBC (LON:HSBA) a réduit ses estimations de bénéfice par action (BPA) pour 2024-2026 de 4 à 7 %, ainsi que ses estimations de flux de trésorerie disponible (FCF) de 12 à 15 %, les analystes de la banque soulignant que les problèmes auxquels Worldline est confrontée semblent plus "structurels que cycliques".
HSBC a souligné que Worldline ne s'attend plus qu'à une croissance de 1 % de son chiffre d'affaires, contre 2 à 3 % prévus précédemment, et à un EBITDA de 1,1 milliard d'euros, inférieur à la fourchette précédente de 1,13 à 1,17 milliard d'euros. La projection de FCF a également été réduite de 230 millions d'euros à 200 millions d'euros.
L'une des principales préoccupations de HSBC à l'égard de l'entreprise est la difficulté persistante à intégrer les acquisitions, qui constituaient un élément essentiel de la stratégie de croissance de l'entreprise.
La note de la banque mentionne : "La sous-performance enregistrée par le groupe, due en juin dernier à un ralentissement brutal en Allemagne (BS Payone, rachetée par Ingenico (EPA:INGC)), et maintenant en Australie (partenariat ANZ) soulève des questions sur l'intégration du périmètre dans le système d'information de l'entreprise".
De plus, le départ du PDG Gilles Grapinet n'a guère contribué à renforcer la confiance.
"Rien ne changera avant l'arrivée d'un nouveau PDG aux vues nouvelles", a écrit HSBC, avertissant que le processus pourrait être long et coûteux, conduisant potentiellement à de nouvelles restructurations et à des provisions sur les contrats existants.
HSBC a maintenu sa note "Hold" et abaissé son objectif de prix pour l'action de 10 à 8 euros, citant des "incertitudes sur un rebond en 2025" et des vents contraires persistants pour la croissance du chiffre d'affaires et les marges de l'entreprise.