Le patron du motoriste britannique Rolls-Royce (LON:RR) a écrit a ses employés pour soutenir un maintien dans l'Union européenne (UE), soulignant que les concurrents américains de l'entreprise ne sont pas confrontés au risques associés à un Brexit.
"Nos clients, nos fournisseurs et nos employés bénéficient de l'adhésion du Royaume-Uni à l'Union européenne et il est dans l'intérêt de l'entreprise que nous en restions membres", a écrit mercredi le directeur général Warren East, dans un courriel aux 23.000 employés britanniques de l'entreprise, l'un des derniers fleurons industriels du pays.
L'Europe représente un tiers du chiffre d'affaires de Rolls-Royce, qui compte parmi ses clients l'avionneur européen Airbus ou des compagnies aériennes comme Air France et Lufthansa (DE:LHAG). Le motoriste emploie aussi 14.000 personnes en Europe continentale.
"Les conséquences à long terme d'un départ de l'UE ne sont pas claires et l'incertitude est déstabilisante pour les entreprises car elle limite leurs capacités à planifier et à construire un budget pour le futur", souligne encore Warren East, qui mène actuellement une restructuration du groupe.
"L'incertitude générée par le Brexit laisse beaucoup de ces décisions (d'investissement) en suspens et cette pause est une chose à laquelle ne sont pas confrontés nos concurrents américains", a-t-il ajouté sur la BBC.
Rolls-Royce compte parmi ses concurrents les américains General Electric (NYSE:GE) et Pratt & Whitney (United Technologies), qui équipent également des avions civils et militaires.
Le groupe d'aéronautique et de défense Airbus avait également envoyé une lettre à ses employés britanniques pour les mettre en garde sur les conséquences d'un Brexit lors du référendum du 23 juin.
"Les investissements peuvent aller n'importe où dans le monde", avait souligné lundi Paul Kahn, président de Airbus Group (PA:AIR) UK, dans un entretien à l'AFP.
"Ce qui est important pour le groupe Airbus, c'est de rester concurrentiel au niveau mondial. Et si l'environnement réglementaire et économique change, alors les décisions sur les investissements futurs pourraient changer aussi, et c'est là le risque du vote pour quitter l'UE", avait-il indiqué.