SINGAPOUR (Reuters) - Le Brent de mer du Nord est tombé lundi matin à ses plus bas niveaux depuis 2004, se retrouvant ainsi sous ses points bas touchés pendant la crise financière de 2008, dans l'inquiétude croissante face à la surabondance de l'offre de pétrole sur le marché mondial.
La production de pétrole reste pléthorique partout dans le monde, dans des marchés qui devront faire place au retour du pétrole iranien. Le relèvement des taux de la Réserve fédérale et la hausse des stocks aux Etats-Unis, avec l'ouverture de nouveaux puits, ont également pesé sur les cours.
Le baril de Brent pour livraison en février perdait près de 2% à 36,13 dollars vers 07h35 GMT, à son plus bas niveau depuis juillet 2004, sous la barre de 36,20 touchée fin 2008 à la veille de Noël.
Le contrat février sur le brut léger américain (WTI) perdait de son côté 1,2% à 34,32 dollars le baril, toujours près de ses plus bas de l'année touchés la semaine dernière.
Dans un contexte d'offre largement excédentaire, le pétrole a perdu plus des deux tiers de sa valeur depuis mi-2014, début de sa glissade, et les analystes du secteur estiment que les risques de poursuite de la baisse sont de plus en plus élevés.
"L'espoir d'un rééquilibrage en 2016 continue de subir de sérieux revers", écrit Morgan Stanley (N:MS) dans une note lundi.
La banque évoque la production américaine qui s'avère "plus résistante que ne le prévoyaient la plupart des modèles", le retour de l'Iran avec une production d'au moins 500.000 barils par jour (bpj) anticipée au premier trimestre 2016, l'augmentation de la production en Libye et le ralentissement de la demande pour expliquer cette situation d'offre largement excédentaire.
(Henning Gloystein, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)