par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse jeudi, profitant à la fois du reflux des craintes liées à la Syrie, qui a favorisé les actifs risqués, et du repli de l'euro en réaction au compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).
À Paris, le CAC 40, qui a passé une partie de la matinée dans le rouge, a fini sur une progression de 0,59% (31,28 points) à 5.309,22 points et à Francfort, le Dax a gagné 0,98%; l'indice EuroStoxx 50 a pris 0,71 %, le FTSEurofirst 300 0,68% et le Stoxx 600 0,7%.
A Londres, le FTSE 100 a limité sa hausse à 0,02%, pénalisé entre autres par les valeurs pétrolières et minières.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert, le Dow Jones s'adjugeant 1,19% et le Nasdaq Composite 1%.
Une fois de plus, les marchés mondiaux ont évolué au gré des messages de Donald Trump sur Twitter (NYSE:TWTR): or le président américain, qui avait déclenché une vive poussée d'aversion pour le risque mercredi en prévenant la Russie que "les missiles arrivent" a modéré son discours ce jeudi en laissant entendre qu'une attaque contre l'armée syrienne n'était pas forcément imminente.
Ce changement de ton inattendu a rassuré une partie des investisseurs, favorisant la remontée des actions, du dollar et des rendements obligataires. Il a aussi eu pour effet un recul marqué des cours des matières premières: le Brent cède autour de 0,5%, le cuivre a perdu 1,91%, l'or 1,11%.
Autre élément clé de la séance: le compte rendu de la réunion de la BCE des 7 et 8 mars, qui montre que les membres du Conseil des gouverneurs ont exprimé leurs inquiétudes quant au risque de guerre commerciale et évoqué l'impact que pourrait avoir la vigueur de l'euro.
Résultat: la monnaie unique abandonne 0,35% face au dollar à 1,2322 avoir être revenue jusqu'à 1,2300, effaçant ainsi ses gains des deux séances précédentes. Face à la livre sterling, l'euro est tombé à son plus bas niveau dix mois à 86,65 pence.
Du côté des emprunts d'Etat, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans a repassé la barre de 2,82%, au plus haut depuis une semaine, prenant près de trois points de base. La hausse est moins marquée pour le rendement allemand équivalent, à 0,515% contre 0,497% en clôture mercredi.
Sur les marchés actions européens, la journée a surtout profité au secteur des hautes technologies, dont l'indice Stoxx a pris 1,33%. STMicroelectronics (PA:STM) (+4,76%) affiche la meilleure performance du CAC 40 à Paris et Infineon a gagné 2,35% à Francfort.
Egalement entouré, TechnipFMC (PA:FTI) (+2,38%) a profité d'un conseil d'achat de Goldman Sachs (NYSE:GS) pour porter à 12,44% sa progression en trois séances.
Volkswagen (DE:VOWG_p), en hausse pour le troisième jour d'affilée, s'est adjugé 1,99%, dans l'attente des décisions du conseil de surveillance sur le remaniement de l'équipe dirigeante et après l'annonce d'une alliance avec Hino, filiale de Toyota (T:7203), dans les poids lourds.
La plus forte progression du Stoxx 600 revient au gestionnaire de fonds britannique Man Group, qui a bondi de 7,98% après l'annonce d'une croissance de 3% ses actifs au premier trimestre, l'afflux net d'argent frais ayant plus que compensé des performances négatives.
A la baisse, Carrefour (PA:CARR) a chuté de 3,4% et touché en séance son plus bas niveau depuis août 2012, le chiffre d'affaires décevant du premier trimestre augurant, pour nombre d'observateurs, d'une dégradation de la rentabilité.
(Édité par Véronique Tison)