par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes, Londres exceptée, devraient ouvrir en légère hausse jeudi, après avoir été pénalisées la veille par des interrogations sur la politique monétaire de la Réserve fédérale, sans oublier les tensions géopolitiques autour de l'Ukraine.
Les contrats à terme donnent une hausse de 0,18% pour le CAC 40 parisien, de 0,49% pour le Dax à Francfort, de 0,28% pour l'EuroStoxx 50.
Les "futures" indiquent un recul de 0,06% pour le FTSE à Londres avant la présentation par le ministre britannique des Finances d'un projet budgétaire et fiscal censé faire oublier l'expérience chaotique du précédent gouvernement.
L'annonce mercredi d'une augmentation plus forte que prévu des ventes au détail aux Etats-Unis a amené certains observateurs à s'interroger sur la stratégie de la Fed, qui pourrait ne pas relâcher ses efforts contre l'inflation compte tenu de la solidité de la consommation.
Plusieurs responsables de l'institution, dont la présidente de la Fed de San Francisco, Mary Daly, ont en outre rappelé qu'il y avait encore du chemin à faire en ce qui concerne la remontée des taux.
Ce genre de commentaires, "tout comme les chiffres sur la consommation, n'encouragent pas ceux qui espèrent un pivot imminent de la Fed", a écrit dans une note Ted Nugent, économiste chez National Australia Bank.
La séance du jour sera animée côté macroéconomie par les chiffres définitifs de l'évolution des prix en zone euro le mois dernier et ceux de l'indice "Philly Fed" de novembre aux Etats-Unis.
Les marchés suivront également l'évolution de la situation autour du conflit en Ukraine. L'Otan a estimé mercredi que l'explosion en Pologne, proche de la frontière ukrainienne, était vraisemblablement due à un tir de missile de la défense aérienne ukrainienne, ce qui atténue les craintes d'une escalade militaire imminente avec la Russie en Europe.
LES VALEURS A SUIVRE :
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en baisse mercredi, les perspectives jugées médiocres livrées par Target (-13,14%) ayant alimenté les inquiétudes des investisseurs sur le secteur de la distribution.
L'indice Dow Jones a cédé 0,12%, ou 39,09 points, à 33.553,83 points. Le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu 32,94 points, soit 0,83%, à 3.958,79 points et le Nasdaq Composite a reculé de 174,75 points (-1,54%) à 11.183,659.
"Le principal problème provient des résultats de Target et de ce qu'ils impliquent pour la distribution et pour les dépenses des consommateurs en général. Je pense que ça a donné le ton du marché", a commenté Chuck Carlson, d'Horizon Investment Services.
Micron (NASDAQ:MU) a cédé 6,7% après avoir déclaré qu'il allait réduire son offre de puces mémoire et ses dépenses d'investissement. L'indice Philadelphia Semiconductor a perdu 4,3%.
Les contrats à terme signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,3% à 0,45%.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, le Nikkei a cédé 0,35% avec le recul des fabricants de semi-conducteurs Tokyo Electron (-2,95%) et Advantest (-3,14%), les annonces de l'américain Micron soulevant des interrogations quant à l'activité dans le secteur.
L'impact économique de l'épidémie de COVID-19 en Chine reste la principale source de préoccupation des investisseurs: l'indice CSI 300 a perdu 0,41% et le SSE Composite de Shanghai 0,15%.
La Commission nationale chinoise de la santé a enregistré 23.276 nouveaux cas d'infections mercredi contre 20.199 la veille.
CHANGES/TAUX
Le dollar grappille 0,1% face à un panier de devises internationales et l'euro recule légèrement à 1,0378 dollar (-0,13%).
Sur le marché des emprunts d'Etat, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans prend près de deux points de base à 3,7119%.
Il a atteint mercredi un creux de six semaines, les chiffres des ventes au détail amenant les investisseurs à anticiper une poursuite de la remontée des taux de la Fed, qui risque de nuire à la croissance économique.
En Europe, le dix ans allemand s'affiche à 1,991% dans les premiers échanges, après avoir clôturé la veille à 2%.
PÉTROLE
Le marché du pétrole reste orienté à la baisse avec l'apaisement des tensions géopolitiques, tandis que le nombre croissant de cas de COVID-19 en Chine accentue les craintes relatives à la demande.
Le Brent recule de 0,69% à 92,22 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,98% à 84,75 dollars.
(Edité par Matthieu Protard)