par Patrick Vignal
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes reculent vendredi après une ouverture hésitante, pénalisées par les interrogations des investisseurs face aux annonces faites la veille par la Réserve fédérale et par la montée de la monnaie unique qui pèse sur les valeurs exportatrices.
À Paris, l'indice CAC 40 cède 0,73% à 4.979,17 points vers 08h40 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,8% et à Londres, le FTSE perd 0,19%.
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,8%, le FTSEurofirst 300 0,45% et le Stoxx 600 0,79%.
A Tokyo, l'indice Nikkei s'est retourné à la baisse pour finir en repli de 1,4% après des informations annonçant la probable démission du Premier ministre japonais Shinzo Abe pour raisons de santé.
Les Bourses européennes ont fini dans le rouge jeudi et Wall Street a terminé en ordre dispersé après les annonces de la banque centrale américaine, qui a choisi d'être plus flexible sur l'inflation afin de pouvoir se concentrer sur l'emploi.
La nouvelle stratégie dévoilée par la Fed après deux ans d'études et de débats prévoit un objectif d'inflation de 2% en moyenne sur la durée, si besoin en laissant filer pendant "un certain temps" les prix à la hausse pour compenser des périodes d'inflation inférieures à l'objectif.
Cette annonce est plutôt favorable aux actifs risqués mais elle était attendue et le manque d'optimisme des investisseurs peut s'expliquer par ce que la Fed n'a pas dit, selon Jack Janasiewicz, gérant de portefeuille au sein de Natixis (PA:CNAT) Investment Managers.
"Aucun nouvel outil spécifique n'a été annoncé, ce qui laisse ouvert le débat sur les contraintes de la politique monétaire, alors que nous nous approchons du plancher zéro", commente-t-il. "La Fed peut continuer à essayer de tout mettre en oeuvre de son côté mais il faut passer le relais au volet fiscal pour stimuler la croissance."
La campagne pour l'élection présidentielle américaine de novembre reste en toile de fond, Donald Trump ayant formellement accepté jeudi sa nomination comme candidat du Parti républicain en s'en prenant à son rival démocrate Joe Biden, déclarant qu'une victoire de celui-ci aurait pour effet d'exacerber les tensions raciales et la crise sanitaire secouant les Etats-Unis.
VALEURS EN EUROPE
La plupart des indices sectoriels européens reculent avec un repli marqué pour le secteur de la technologie (-1,3%).
Les banques se distinguent, leur indice Stoxx progressant de 0,93% à la faveur de la montée des rendements obligataires dans le sillage des annonces de la Fed.
Aux valeurs, Bayer (DE:BAYGN) perd 2,97% après avoir reconnu qu'il y avait des "obstacles" dans la mise en oeuvre de l'accord de 11 milliards de dollars conclu aux Etats-Unis pour mettre fin aux procédures lancées contre son herbicide Roundup.
ADP (PA:ADP), très touché par la crise du coronavirus, cède 1,51% après un abaissement de recommandation par Deutsche Bank (DE:DBKGn), passé à "conserver" sur la valeur.
A WALL STREET
Le S&P-500 et le Dow Jones ont fini dans le vert jeudi à Wall Street mais le Nasdaq a terminé en repli après avoir inscrit un record en séance.
L'indice Dow Jones a gagné 160,35 points (+0,57%) à 28.492,27 points.
Le S&P-500, plus large, a pris 0,17% à 3.484,55 points, terminant la journée à un record en clôture pour la cinquième séance consécutive.
Le Nasdaq Composite a reculé pour sa part de 39,72 points (-0,34%) à 11.625,34 points. Cet indice à forte composante technologique a atteint une nouvelle fois un pic historique au cours de la séance, à 11.730,014, avant d'effacer ses gains.
Les contrats à terme signalent pour l'instant une ouverture sans tendance claire mais la tendance pourrait évoluer avec la publication une heure avant l'ouverture de l'indice "core PCE" aux Etats-Unis, la mesure d'inflation privilégiée par la Fed (12h30 GMT).
TAUX
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans prend en effet deux points de base à 0,764%.
Dans les premiers échanges en Europe, le Bund de même échéance, taux de référence pour la zone euro, suit le mouvement pour remonter à -0,39%.
CHANGES
Le dollar recule en revanche face à un panier de devises de référence dont l'euro, qui remonte vers 1,19 dollar (+0,6%).
Le yen, lui, joue son rôle de valeur refuge en attendant la probable démission de Shinzo Abe, progressant de 0,5% face au dollar.
PÉTROLE
Les cours du pétrole sont repartis à la baisse après avoir grimpé avec le passage de l'ouragan Laura sur le Texas et la Louisiane, qui a mis à l'arrêt la quasi-totalité des capacités de raffinage de cette région majeure pour le secteur.
Le Brent cède 0,42% à 44,90 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 0,44% à 42,83 dollars.
(Edité par Jean-Michel Bélot)