par Patrick Vignal
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont nettement rebondi mercredi après la correction des derniers jours et la volatilité a fortement reculé, suggérant un fragile retour au calme sur les marchés d'actions.
À Paris, le CAC 40, qui avait perdu près de 6% sur les quatre séances précédentes, a repris 1,82% à 5 255,90 points. Le Footsie britannique a gagné 1,93% et le Dax allemand 1,60%.
L'indice EuroStoxx 50 a pris 1,76%, le FTSEurofirst 300 2,02% et le Stoxx 600 1,97%.
Ce dernier indice avait perdu près de 7% sur les sept séances précédentes, toutes terminées en baisse, une série sans précédent depuis la mi-novembre (mais sa perte cumulée n'avait alors atteint que 3,69%).
L'indice mesurant la volatilité de l'Eurostoxx 50, dont le brusque regain avait pris par surprise de nombreux investisseurs, a perdu pour sa part 29%.
Le rebond des Bourses européennes s'inscrit dans le sillage de celui amorcé mardi par Wall Street, qui se prolonge mercredi à l'heure de la clôture en Europe. Là aussi, la volatilité chute puisque l'indice mesurant celle du S&P 500, le fameux "indice de la peur", recule de plus de 25%.
UN CALME PRÉCAIRE
Les analystes restent cependant prudents sur la perspective d'un rebond durable.
"C'est terminé en ce qui concerne le brutal mouvement à la baisse mais ce que nous avons vu nous rappelle que nous sommes dans une phase post-traumatique", analyse Rick Meckler, président de la société d'investissement LibertyView Capital Management.
"Nous assistons maintenant à une sorte de lutte entre d'un côté les traders de court terme qui ont profité de la baisse pour acheter et qui tentent une sortie avant un nouveau repli, et de l'autre les gens qui sont plus confiants parce qu'ils pensent que le marché a touché le fond", ajoute-t-il.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans, qui avait nettement reflué après avoir atteint lundi 2,88%, repart à la hausse, autour de 2,81%, parallèlement à un net raffermissement du dollar.
James Bullard, le président de la Fed de St. Louis, a contribué à ramener un peu de calme en estimant que la vigueur du marché du travail américain pourrait ne pas se traduire par une inflation plus élevée.
Robert Kaplan, le président de la Fed de Dallas, a de son côté jugé "saine" la correction en cours.
SANOFI, SEULE BAISSE DU CAC
Du côté des actions en Europe, le rebond est général et particulièrement marqué pour les services financiers (+3,39%), l'énergie (+2,46%) et l'automobile (+2,49%), portée notamment par un bond de 6,77% pour Fiat Chrysler
Dans l'actualité des résultats, Sanofi (PA:SASY) a perdu 1,20%, la seule baisse du CAC, après ses résultats du quatrième trimestre inférieurs au consensus.
A la hausse, Fnac Darty a pris 5,66%, la meilleure performance du SBF 120, après l'entrée à son capital du courtier en assurances SFAM, qui alimente les spéculations sur un possible rachat du distributeur français par son premier actionnaire, l'allemand Ceconomy (+1,1%).
Aux financières, Intesa Sanpaolo (MI:ISP) (+3,41%) a profité de multiples relèvements de recommandation et d'objectifs de cours après ses résultats annuels alors qu'ABN Amro (-3,39%) a été sanctionnée, plusieurs analystes se disant déçus par son objectif de solvabilité.
L'une des plus fortes hausses du jour en Europe est pour Telecom Italia (MI:TLIT), qui a pris près de 6% après avoir dit vouloir placer l'intégralité des actifs de son réseau de téléphonie fixe dans une société distincte qu'il contrôlerait en totalité.
Sur le marché des changes, le dollar est reparti nettement à la hausse face aux autres grandes devises, ramenant l'euro à 1,228 dollar (-0,8%), un repli qui a favorisé les actions de la zone euro.
Les cambistes évoquent en outre, pour expliquer le recul de l'euro, la déception de voir le poste de ministre allemand des Finances échapper au dirigeant du SPD Martin Schulz après l'accord de coalition scellé entre les conservateurs du bloc CDU-CSU et les sociaux-démocrates.
Le pétrole, lui, est en nette baisse sour le double effet de la forte hausse du dollar et de l'annonce d'une augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière. Le baril de Brent repasse sous 66 dollars et le brut texan s'approche de 62 dollars.
(Édité par Véronique Tison)