par Stefania Spezzati, Oliver Hirt et John O'Donnell
(Reuters) - Les discussions relatives au rachat de Credit Suisse par UBS se poursuivent dimanche, alors que le premier gestionnaire de fortune au monde demande au gouvernement suisse une garantie d'environ six milliards de dollars (5,6 milliards d'euros) en vue du rachat de son compatriote, a déclaré une source au fait des discussions.
L'établissement de 167 ans est victime notamment des turbulences provoquées sur les marchés par la chute des banques américaines Silicon Valley Bank et Signature Bank sur la semaine écoulée, qui l'ont contrainte à faire appel à des financements de la banque centrale suisse à hauteur de 54 milliards de dollars.
Les autorités suisses de régulation sont soucieuses de présenter une solution pour l'avenir de Credit Suisse avant la réouverture des marchés lundi, mais la complexité du rapprochement des deux géants pourrait prolonger les discussions jusqu'à dimanche, a ajouté cette source.
Les garanties réclamées par UBS doivent servir à couvrir le coût de la dépréciation de certains actifs de Credit Suisse et de possibles frais de contentieux, ont précisé deux sources à Reuters.
Credit Suisse, UBS et le Conseil fédéral suisse n'ont souhaité faire aucun commentaire.
Ces négociations interviennent alors que le secteur bancaire a été malmené cette semaine sur les marchés européens et américains.
Deux sources proches du dossier ont expliqué à Reuters que UBS faisait l'objet d'une pression croissante des autorités suisses pour envisager un rachat de Credit Suisse.
L'activité suisse de Credit Suisse pourrait être scindée du reste de banque, selon les termes du projet, ont ajouté les sources.
Le Financial Times a rapporté, citant des sources proches du dossier, qu'UBS, Credit Suisse et les principaux régulateurs impliqués se hâtaient de finaliser un accord sur la fusion des deux banques suisses.
Les autorités américaines travaillaient avec leurs homologues suisses afin de parvenir à un accord, selon l'agence Bloomberg, qui cite également des sources au fait de la question.
Une source a par ailleurs indiqué à Reuters que le milliardaire Warren Buffett s'était entretenu avec des responsables de l'administration Biden au sujet de la crise du secteur bancaire.
Ni la Maison blanche, ni le Trésor américain n'ont souhaité faire de commentaire.
Au Royaume-Uni, une source a déclaré que le ministre des Finances Jeremy Hunt et le gouverneur de la Banque d'Angleterre Andrew Bailey étaient en contacts réguliers ce week-end sur l'avenir de Credit Suisse.
(Avec la contribution des bureaux de Reuters, rédigé par Lincoln Feast; version française Camille Raynaud)