Investing.com -- Les autorités chinoises ont introduit plusieurs mesures clés visant à soutenir l'économie, y compris des réductions des taux directeurs et des ratios de réserves obligatoires, ainsi que des initiatives visant à réduire les taux hypothécaires, en particulier pour les résidences principales et secondaires, ont déclaré les analystes de Citi Research dans une note.
Un nouveau mécanisme de soutien au marché des actions a également été mis en place. Si certaines de ces mesures étaient attendues, comme les réductions des taux directeurs et la nouvelle tarification des prêts hypothécaires, d'autres ont surpris.
La future réduction de 25 à 50 points de base du RRR et la réduction des exigences en matière d'acompte pour les résidences secondaires ont pris le marché au dépourvu.
Ces mesures, associées à de nouveaux mécanismes de soutien du marché des actions, ont stimulé la hausse des actions chinoises et des actions exposées à la Chine.
Malgré cette réaction positive du marché, les économistes de Citi avertissent que ces mesures politiques ne suffisent pas à elles seules à modifier la trajectoire de croissance à long terme de la Chine.
Le problème principal reste la faiblesse de la demande de crédit, plutôt que les contraintes de liquidité, ce qui signifie qu'un soutien fiscal plus robuste pourrait être nécessaire pour modifier de manière significative les perspectives de croissance.
"Les économistes de Citi maintiennent donc leurs prévisions de croissance de 4,7 % pour 2024E, ce qui signifie que l'objectif de croissance du PIB de Pékin reste menacé", ont déclaré les analystes de Citi Research.
Néanmoins, ces récents développements font progressivement pencher la balance des risques vers des secteurs plus sensibles à la conjoncture.
En Europe, ce changement est particulièrement significatif pour les industries qui ont des liens étroits avec la Chine. Les actions européennes liées à la Chine ont subi de fortes pressions tout au long de l'année, avec des performances inférieures à celles de l'indice Stoxx 600 et de l'indice MSCI China.
Des secteurs clés tels que les produits de luxe, les technologies de l'information, l'automobile et les ressources de base ont été durement touchés par la baisse des bénéfices et des valorisations.
L'analyse de Citi montre que les prévisions de bénéfices pour les actions européennes sensibles à la Chine ont été revues à la baisse d'environ 10 % pour 2024, soit cinq fois la réduction observée sur l'ensemble du marché.
En outre, les ratios cours/bénéfices prévisionnels de ces actions ont chuté d'environ 7 %, alors même que le marché dans son ensemble a vu ces ratios augmenter. Toute stabilisation en Chine pourrait donc soulager ces secteurs et en faire des candidats de choix pour une reprise.
Un élément de l'analyse de Citi est le signal contradictoire découlant des importantes révisions à la baisse des bénéfices. L'indice de révision des bénéfices (ERI) propre à Citi pour le MSCI Europe est tombé à -39 %, tandis que l'indice pour les valeurs cycliques européennes est tombé encore plus bas, à -50 %.
Historiquement, de telles lectures extrêmement négatives ont souvent été suivies d'un rebond des marchés. En moyenne, l'indice MSCI Europe a tendance à augmenter de 13 % au cours de l'année qui suit une chute en dessous de -40 % de l'ERI, les valeurs cycliques surpassant les valeurs défensives d'environ 10 % au cours de la même période.
Cela suggère que, malgré les difficultés récentes, les secteurs cycliques en Europe peuvent encore bénéficier d'un potentiel de hausse important.
Les baisses de taux, tant en Europe qu'à l'échelle mondiale, ont tendance à soutenir les marchés boursiers, en particulier en dehors des récessions majeures ou des crises financières.
Les valeurs cycliques, en particulier, ont historiquement surperformé leurs homologues défensifs pendant les périodes d'assouplissement monétaire. À mesure que les banques centrales, y compris la Réserve fédérale américaine, adoptent une position plus accommodante, les secteurs cycliques pourraient bénéficier de cet environnement favorable.
En outre, les tendances saisonnières favorisent souvent les secteurs cycliques à l'approche de la fin de l'année, ce qui renforce l'élan de l'opération.
Dans ce contexte, Citi a ajusté sa stratégie sectorielle européenne pour refléter une approche plus équilibrée, ou " barbell ". Tout en conservant des positions surpondérées dans les secteurs de croissance défensifs tels que la technologie et la santé, Citi a augmenté de manière sélective son exposition aux valeurs cycliques.
Ces dernières semaines, Citi a relevé la note du secteur automobile à "neutre", reflétant l'amélioration du sentiment lié au soutien politique de la Chine.
De même, les ressources de base ont également été relevées à la note "neutre", les perspectives de stabilisation en Chine commençant à éclaircir les perspectives pour les matières premières.
Dans le même temps, Citi a réduit son exposition à des secteurs plus défensifs, en rétrogradant l'alimentation et les boissons, et en faisant passer les télécommunications à une note sous-pondérée, car ces secteurs devraient être confrontés à des vents contraires par rapport à l'amélioration de l'environnement cyclique.
Les analystes de Citi restent prudents quant aux perspectives de croissance globale de la Chine, soulignant que sans une intervention fiscale plus substantielle, l'économie du pays pourrait continuer à être confrontée à des vents contraires.
Toutefois, la récente vague d'assouplissement des politiques, bien qu'elle ne soit pas transformationnelle, offre un certain degré d'optimisme qui pourrait être particulièrement bénéfique pour les secteurs cycliques européens.