par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en ordre dispersé lundi après une ouverture dans le rouge, toujours sous le coup des incertitudes sur la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.
À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,16% à 6.558,84 points vers 08h25 GMT, après avoir cédé jusqu'à 0,9% en séance. À Francfort, le Dax prend 0,2% et à Londres, le FTSE recule de 0,23 %.
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,09%, le FTSEurofirst 300 baisse de 0,24% et le Stoxx 600 de 0,07%.
Les marchés européens et américains ont terminé en baisse vendredi à la suite des déclarations du président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, James Bullard, qui a dit anticiper une première hausse de taux dès 2022, soit un an plus tôt que prévu par la Fed, en raison de l'accélération plus marquée qu'attendu de l'inflation et du fort rebond de l'économie.
Dans ce contexte, les investisseurs suivront de près la nouvelle intervention de James Bullard dans l'après-midi ainsi que celle de son homologue à Dallas, Robert Kaplan.
Le président de la Fed, Jerome Powell, sera quant à lui entendu mardi par la commission de la Chambre des représentants sur la crise du coronavirus.
Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, interviendra pour sa part ce lundi à partir de 14h15 GMT devant la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen.
La semaine sera aussi animée par la publication des indices d'activité PMI "flash" en Europe mercredi et par la décision de politique monétaire de la Banque d'Angleterre, jeudi.
VALEURS
L'indice européen du secteur bancaire recule de 0,58% et celui de l'assurance de 0,61%, pénalisés par le repli des rendements obligataires.
Le plus forte baisse sectorielle est pour le compartiment des ressources de base avec un recul de 0,77%.
En hausse, Vivendi (PA:VIV) gagne 0,48% après l'annonce d'un accord sur la cession de 10% d'Universal Music à Pershing Square (NYSE:SQ) Tontine pour environ 3,5 milliards d'euros.
Air Liquide (PA:AIRP) (+1,73%), en tête du CAC 40, est porté par un relèvement de recommandation de J.P. Morgan à "surperformance".
Après avoir pris plus de 1% dans les tout premiers échanges, Europcar (PA:EUCAR) Mobility a effacé ses gains et évolue sans grand changement (+0,07%) pour son retour dans l'indice SBF 120.
Plus forte hausse du Stoxx 600, la chaîne de supermarchés britannique Morrisons bondit de 31,69% après avoir rejeté une offre de rachat non sollicitée du groupe de capital-investissement Clayton, Dubilier & Rice de 5,52 milliards de livres (6,4 milliards d'euros), la jugeant insuffisante.
A WALL STREET
Les contrats à terme sur les indices américains indiquent pour le moment une ouverture en hausse de 0,2% à 0,3%.
Vendredi, l'indice Dow Jones a cédé 1,58% à 33.290,08 points, le S&P-500 a perdu 1,31% à 4.166,45 points et le Nasdaq Composite a reculé de 0,92% à 14.030,38 points.
Sur la semaine, le Dow Jones a abandonné 3,45%, son plus fort repli hebdomadaire depuis octobre dernier, le S&P a reculé de 1,94% - sa plus mauvaise semaine depuis février - et le Nasdaq s'est replié de 0,32%.
EN ASIE
L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a chuté de 3,29%, sa plus forte baisse quotidienne en quatre mois. Aux craintes liées aux propos de James Bullard, s'est ajouté le renchérissement du yen, qui a pesé sur les valeurs exportatrices de la cote.
Les inquiétudes autour de l'évolution de la politique de la Fed ont aussi pénalisé les Bourses chinoises: l'indice CSI 300 des grandes capitalisations a cédé 0,24%.
TAUX
En dépit des propos très "faucon" de James Bullard, les rendements obligataires américains évoluent en baisse.
Le rendement des Treasuries à 30 ans est repassé sous le seuil de 2% pour la première fois depuis février et celui des emprunts à 10 ans, en baisse de deux points de base à 1,4296%, a atteint plus tôt un creux de quatre mois à 1,354%.
Le dix ans allemand est quasiment inchangé, autour de -0,19% après avoir reculé à -0,219% peu après l'ouverture.
Selon John Plassard, stratège chez Mirabaud Securities, ce repli s'explique par les rachats d'obligations de la Fed et des autres banques centrales, par un "short squeeze" massif (liquidation forcée de positions vendeuses) et des facteurs techniques.
CHANGES
Le dollar se maintient tout près de son plus haut niveau depuis la mi-avril atteint vendredi en profitant des anticipations de resserrement prématuré de la politique monétaire de la Fed.
Il a gagné la semaine dernière 1,9%, sa plus forte hausse hebdomadaire depuis mars 2020.
L'euro remonte toutefois à 1,1885 dollar après être tombé vendredi au plus bas depuis le 6 avril, à 1,1845.
Le bitcoin recule de 6,47%, à 33.287,1 dollars, alors que les autorités chinoises continuent leur offensive contre la cryptomonnaie en ordonnant la fermeture des fermes de minage dans la région du Sichuan.
PÉTROLE
Les cours du brut progressent légèrement, soutenus par le rebond de la demande et par une pause dans les discussions visant à relancer l'accord sur le nucléaire iranien, qui pourrait indiquer un retard dans la reprise de l'approvisionnement de l'Iran.
Le baril de Brent avance de 0,37% à 73,78 dollars et celui du brut léger américain gagne 0,46% à 71,97 dollars.
(édité par Marc Angrand)