par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi avec le luxe et Wall Street était volatile en fin de matinée à New York après une série de données économiques mitigées aux Etats-Unis, dont le rapport sur l'emploi américain.
À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 1,32% à 7.526,55 points. Le Footsie britannique a avancé de 0,57% et le Dax allemand de 0,78%.
L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 1,11%, le FTSEurofirst 300 de 0,78% et le Stoxx 600 de 0,74%.
Sur l'ensemble de la semaine, le CAC 40 a pris 2,45% et le Stoxx 600 1,30%, quatrième semaine d'affilée de hausse pour ce dernier.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,01%, le Standard & Poor's 500 de 0,06% et le Nasdaq de 0,04%, la séance étant en dents de scie après les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis.
Le département américain du Travail a annoncé en début d'après-midi que l'économie américaine avait créé plus d'emplois que prévu en novembre, 199.000, signe d'une certaine robustesse du marché du travail alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) cherche à freiner la demande pour juguler l'inflation.
Le taux de chômage est descendu à 3,7% après 3,9% en octobre, tandis que la progression du salaire horaire moyen a ralenti à 4,0% sur un an après 4,1% le mois précédent.
"Nous n'avons pas constaté d'augmentation démesurée du salaire horaire moyen, qui est l'élément sur l'inflation de ce rapport. Nous avons constaté la création d'un nombre important d'emplois", a commenté Art Hogan, stratège marchés chez B. Riley Wealth.
"C'est la définition d'un atterrissage en douceur où l'inflation va dans la bonne direction et où nous n'avons pas tué le marché du travail", a-t-il ajouté, pour expliquer la volatilité des indices boursiers américains.
Le moral des ménages aux Etats-Unis s'est par ailleurs amélioré davantage que prévu depuis début décembre, avec un indice de l'Université du Michigan à 69,4.
Sur le marché obligataire, les anticipations de baisse des taux de la Fed, qui se réunit la semaine prochaine, ont été décalées de mars à mai. Les traders tablent toujours sur des taux des fonds fédéraux ramenés d'une fourchette de 5,25%-5,50% à une fourchette de 4,0%-4,25% d'ici fin 2024.
VALEURS EN EUROPE
La tendance positive en Europe a été soutenue par le secteur du luxe (+2,01%) sur fond d'espoir d'une future baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE). LVMH (EPA:LVMH) et Hermès (EPA:HRMS) se sont adjugés respectivement 3,28% et 1,48% tandis Richemont (SIX:CFR), Salvatore Ferragamo et Moncler (BIT:MONC) ont pris chacun environ 2,5%.
L'annonce du retour de Vivendi (EPA:VIV) (+2,41%) dans le CAC 40 en remplacement de Worldline (-1,26%) a été salué par les marchés.
Sainsbury (+1,62%), lui, a profité du relèvement du conseil de Goldman Sachs (NYSE:GS) de "neutre" à "acheter".
Côté baisse, Anglo American (JO:AGLJ) a plongé de 18,96%, le groupe minier ayant réduit son objectif de production pour 2024 et annoncé son intention de diminuer ses investissements d'ici 2026.
TAUX
Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini vendredi en hausse d'environ sept points de base, à 2,275%, mais il a accusé sa plus forte baisse sur deux semaines depuis la mi-mars.
Les marchés monétaires estiment avec une probabilité de 70% que la BCE, qui se réunit le 14 décembre, réduira ses taux d'intérêt dès mars prochain et que ceux-ci pourraient reculer de 140 points de base en 2024.
Le rendement des bons du Trésor américain de même échéance prend au moment de la clôture des Bourses en Europe environ 12 points, à 4,2583%. Mais il était encore au-dessus des 5% en octobre.
CHANGES
L'accélération des créations d'emplois aux Etats-Unis soutient le dollar qui avance de 0,47% face à un panier de devises de référence. Le billet vert se dirige vers un gain hebdomadaire après trois semaines consécutives de repli.
L'euro se traite à 1,0749 dollar (-0,40%) et devrait accuser une baisse sur l'ensemble de la semaine.
La livre sterling se négocie à 1,2535 dollar (-0,44%), également en passe d'enregistrer une perte sur l'ensemble de la semaine.
PÉTROLE
Le pétrole rebondit, tiré par la Russie et l'Arabie saoudite, qui ont plaidé pour une diminution de la production de l'Opep+.
Le Brent prend 2,36% à 75,8 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,62% à 71,16 dollars.
Les deux références du pétrole devraient cependant accuser sur l'ensemble de la semaine une septième perte hebdomadaire consécutive, du jamais-vu depuis cinq ans, en raison notamment des craintes d'une offre excédentaire et de la faiblesse de la demande chinoise.
A SUIVRE LUNDI :
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)